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mercredi 17 mars 2010

Finances : Bruxelles épingle Paris, Londres et Madrid.

«La stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation évolue moins bien que prévu», avertit le rapport.

Bruxelles a douché, mercredi, l'optimisme des scénarios de sortie de crise de plusieurs pays européens, France, Grande-Bretagne et Espagne en tête, annonçant une dégradation plus grave que prévu des finances publiques. Une menace dont l'Europe se serait bien passée à l'heure où elle tente d'apaiser les craintes de contagion de la crise grecque.
D'une manière générale, «les hypothèses de croissance sous-tendant les projections budgétaires sont jugées plutôt optimistes», a averti la Commission dans son évaluation des programmes de 14 États membres. La France n'échappe pas à ces reproches, avec son scénario «très optimiste» tablant sur une croissance de 1,4 % en 2010 et 2,5 % en 2011. Bruxelles chiffre à 1,2 % et 1,5 % seulement la hausse du PIB sur les mêmes périodes.

Un «signal» pour les marchés :
Or «la stratégie définie ne laisse aucune marge de sécurité si la situation évolue moins bien que prévu», avertit le rapport, qui s'inquiète aussi du manque de précisions du côté des dépenses.
Autre inconnue : les chances de ramener le déficit budgétaire à 3 % d'ici à 2013 comme promis. «Le risque est redoutable» de ne pas y parvenir, note-t-on à la Commission. Face à ces critiques voilées, le ministre du Budget, Éric Woerth, a défendu une prévision «volontariste», en estimant que «ce n'est pas en professant le pessimisme qu'on sort de la crise».
Le Royaume-Uni se voit encore plus critiqué, du fait que son programme de convergence ne prévoit pas de corriger le déficit excessif d'ici à l'exercice 2014-2015, comme cela devrait être le cas. L'absence de plafonds de dépenses détaillés est aussi «une source d'incertitudes majeure» pour la Commission, qui invite la Grande-Bretagne à «tout mettre en œuvre» pour éviter un dérapage de son déficit.
À deux mois des élections législatives, ces critiques passent très mal à Londres. «Je pense qu'ils ont tort», a sèchement répondu mercredi le ministre des Finances, Alistair Darling. De source proche de la Commission, on avertit toutefois qu'il est «essentiel de donner un signal très clair aux marchés» qui s'interrogent sur la situation budgétaire du pays.
Source d'inquiétudes récurrentes elle aussi, l'Espagne voit ses finances publiques pâtir «fortement» de la crise avec un déficit de 11,4 % cette année. Et «la contribution de la croissance économique à l'assainissement budgétaire pourrait se révéler plus faible que prévu», avertit la Commission. L'Italie est appelée à œuvrer à «une reprise rapide et durable de la croissance de sa productivité», dans un contexte où son endettement, prévu à 117 % cette année, pourrait se révéler «plus important que prévu».
L'Allemagne n'échappe pas aux reproches, sa stratégie budgétaire étant jugée «pas suffisante pour ramener le ratio d'endettement sur une trajectoire descendante». Le déficit pourrait pour sa part pâtir de l'absence de mesures d'assainissement après 2010 et de «la nécessité de concilier l'austérité budgétaire avec la possible mise en œuvre des réductions d'impôts annoncées».

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