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vendredi 12 mars 2010

Grèce : les Européens vont débloquer 20 milliards .

L'annonce du plan de soutien financier pourrait intervenir lundi lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro. Le dispositif se situerait autour de 20 milliards d'euros. Un montant comparable aux échéances qu'Athènes devra bientôt honorer.
Les pays de la zone euro enclenchent la vitesse supérieure. Sauf coup de théâtre, les ministres des Finances donneront lundi et mardi le feu vert final à un mécanisme de soutien financier à la Grèce qui est «déjà prêt à l'emploi et mobilisable si nécessaire», a-t-on appris de sources concordantes à la Commission européenne.
Ce dispositif - que Bruxelles se refuse à qualifier de plan de sauvetage - repose sur des garanties, voire des crédits bilatéraux qui seraient accordés par des banques et institutions de différents Etats-membres, si la Grèce le demande. Aucun chiffre précis n'est avancé. Mais les estimations tournent autour de 20 milliards d'euros, montant comparable aux échéances qu'Athènes devra bientôt honorer.
Olli Rehn, commissaire aux Affaires économiques et monétaire, a situé l'enjeu dans une interview au Figaro et à quatre quotidiens européens. «Si la Grèce fait faillite, c'est la crédibilité de toute l'Union européenne qui sera définitivement endommagée, explique-t-il. L'euro n'est pas qu'un simple arrangement monétaire. L'euro s'inscrit d'abord au cœur du projet politique européen».

Dispenser Athènes de faire appel au FMI:
La Commission ne peut engager la signature de l'UE dans un renflouement. Mais dans le nouveau mécanisme, elle poserait les «strictes conditions» exigées de la Grèce en contrepartie de l'aide envisagée par les capitales, selon les mêmes sources. C'est aussi la clef d'un engagement ferme de l'Allemagne, aux côtés de la France notamment. Bruxelles le considère comme acquis, en dépit des réticences publiques exprimées à Berlin. La Commission poursuivra par ailleurs sa tâche «de surveillance budgétaire rigoureuse», lancée le mois dernier avec l'appui d'experts de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international.
Ce nouveau recours européen, couplé aux coupes budgétaires draconiennes décidées par George Papandréou, vise d'abord à dissuader les attaques contre l'euro. La monnaie unique connaît un répit depuis qu'Athènes a resserré ses finances publiques. Mais l'échéancier grec de refinancement laisse prévoir de nouvelles secousses en avril ou en mai. Le mécanisme vise aussi à dispenser Athènes de faire appel aux crédits du FMI, scénario jugé politiquement humiliant par Paris et Berlin notamment.

Création d'un Fond monétaire européen:

D'après Olli Rehn, le recours grec est la priorité d'une série de «décisions-clefs» que les 16 pays de la zone euro et les 27 de l'UE discuteront au début de la semaine prochaine à Bruxelles. C'est le premier étage d'un dispositif de rigueur qui en comporte deux autres. D'abord, le renforcement de la surveillance collective des déficits budgétaires, souhaité par le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Ensuite, à plus long terme, la création d'un «fond monétaire européen». Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, voix déterminante parmi les 16, a apporté un soutien remarqué à cette pièce manquante de l'arsenal européen. Mais Berlin l'assortit de strictes conditions de discipline financière.
Le Commissaire européen lui fait écho. «C'est une leçon essentielle de la crise, explique-t-il. Nous avons à mettre en place une surveillance rigoureuse et systématique des budgets nationaux dans l'ensemble de la zone euro, y compris à moyen terme». Olli Rehn s'inquiéte à la fois du creusement des déficits publics et «des prévisions nationales parfois approximatives» qui sont transmises à Bruxelles. «En France, au Royaume Uni et en Espagne, dit-il, le poids de la dette s'alourdit à une vitesse qui exige que (ces trois pays) respectent au plus tard en 2011 et peut-être dès cette années la discipline budgétaire acceptée en commun».

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