Le premier ministre José Socrates, à gauche, avec son ministre des Finances, Fernando Teixeira dos Santos.
Les agences de notation menacent de dégrader la note du pays, alors que le gouvernement de José Socrates doit contenir la dette publique et réduire le déficit de l'Etat.
Révision à la baisse du PIB, avertissement de Fitch, grogne des syndicats, popularité en baisse… Le gouvernement portugais, qui subit déjà depuis plusieurs mois au même titre que la Grèce la pression des marchés face à l'envolée des déficits, a connu une bien mauvaise semaine.
S'il juge les sanctions excessives, le premier ministre, José Socrates, espère bien que son plan d'austérité dévoilé lundi dernier donnera plus de crédibilité à son pays. L'objectif affiché est de ramener le déficit public de 9,3 % en 2009 à 2,8 % du PIB d'ici à 2013 et de contenir la dette, qui atteint 76,6 % de la richesse nationale. Ce programme, qui sera présenté au Parlement le 25 mars et transmis à Bruxelles d'ici la fin du mois, prévoit notamment un gel des salaires des fonctionnaires, le plafonnement des aides sociales, une hausse des impôts sur les hauts revenus et les profits boursiers et un programme de privatisations. Au total, la baisse des dépenses comptera pour moitié dans le plan d'économie.
Le gouvernement envisage aussi d'anticiper le report à 65 ans, prévu pour 2015, de l'âge de départ à la retraite des fonctionnaires. Vivement opposés au gel des salaires, les syndicats ont annoncé une grande manifestation nationale pour fin mai.
Manque de productivité :
Les nouvelles mesures d'austérité ne semblent pas avoir convaincu Fitch, qui n'a pas exclu mardi une dégradation de la note de crédit du pays, après une mise sous surveillance négative en septembre dernier. Pour Philippe Sabuco, de BNP Paribas, les inquiétudes portent plus sur les perspectives de croissance : «Le ratio d'endettement public est certes élevé mais il se compare favorablement à celui de la zone euro dans son ensemble. En revanche, l'économie portugaise n'est pas assez compétitive.» Le pays cumule plusieurs handicaps : manque de productivité, secteurs à faible valeur ajoutée, formation insuffisante, natalité en déclin…
Le risque pour le Portugal, qui fait encore partie des pays les plus pauvres de la zone euro, est de connaître une faible croissance dans les prochaines années. Les derniers chiffres ne prêtent pas à l'optimiste. Le PIB a reculé au quatrième trimestre de 0,2 %, soit une baisse de 2,7 % pour 2009. Les prévisions sur 2010 restent très incertaines : faible reprise pour le gouvernement à 0,7 %, poursuite de la récession pour BNP Paribas de l'ordre de 0,5 % .
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