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mardi 16 mars 2010

Heuliez : un accord de rachat avec le repreneur turc.

Après de multiples rebondissements, Alphan Manas a conclu ce matin un accord en vue du rachat de l'équipementier automobile en difficulté. Christian Estrosi appelle cependant à la prudence, jusqu'à la finalisation de l'accord le 31 mars prochain.

Fin du suspense chez Heuliez? L'investisseur turc Alphan Manas, dont le ministre de l'Industrie Christian Estrosi avait annoncé à la fin du mois de février la candidature, a finalement signé mardi le protocole d'accord prévoyant le rachat de l'équipementier automobile. D'après le ministère de l'Industrie, l'accord, qui prévoit une augmentation de capital de 30 millions d'euros - à laquelle devrait également participer la région Poitou-Charentes et l'Etat - devrait être finalisé le 31 mars prochain, pour le plus grand soulagement des salariés d'Heuliez.
«Si nous sommes satisfaits des résultats de l'examen approfondi [des comptes d'Heuliez], nous serons prêts à racheter» a décalré  mardi Alphan Manas, qui a précisé qu'il continuait à discuter avec d'autres partenaires industriels en Turquie, afin de partager le poids de l'investissement. Trois millions ont d'ailleurs d'ores et déjà été provisionnés par Brightwell, le fonds d'investissement de l'homme d'affaires turc.

Les syndicats dans l'expectative:

La reprise de l'industriel en difficulté est un véritable enjeu politique, à quelques jours du second tour des élections régionales. Face à l'impuissance du repreneur initial Bernard Krief Consulting à apporter les 15 millions d'euros promis cet été au tribunal, Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charente, avait elle-même annoncé en février la venue d'un nouveau candidat, la Macif. Mais ce fut une nouvelle déception pour les 660 salariés d'Heuliez, le mutualiste ayant quelques temps après annoncé sa rétractation. Le ministre de l'Industrie, également sur le pont depuis le placement en redressement judiciaire de l'équipementier, assurait de même au début du mois de mars être sûr «à 99,99%» de l'accord à venir avec l'investisseur turc. «C'est un homme d'affaire reconnu et estimé», avait-il alors plaidé. La décision d'Alphan Manas ne s'en est pas moins faite attendre.
Si les syndicats d'Heuliez, échaudés par les échecs précédents, ont déclaré rester dans l'expectative à l'issue de leur rencontre avec le ministre de l'Industrie, c'est «une très bonne nouvelle pour Heuliez et ses salariés» qu'ont salué mardi Christian Estrosi et Ségolène Royal. La présidente de la région Poitou-Charente a estimé qu'il n'y avait pas de raison pour que cette annonce positive ne se concrétise pas par un rachat, rappelant le rôle joué par sa région dans le sauvetage d'Heuliez. «Si l'entreprise Heuliez existe encore, c'est grâce à la région qui a investi cinq millions d'euros dans le capital» a-t-elle estimé. De son côté, Christian Estrosi a appelé mardi à la vigilance. «D'ici à cette échéance, il importe malgré tout, compte tenu de l'historique du dossier, de rester prudent tant que l'opération n'est pas finalisée sur le plan juridique».

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