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mardi 16 mars 2010

Quand le social devient un business.

Diplômés de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'Essec, François de Pierrebourg, Eric Chatry et Guillaume Hermitte mettent leur talent d'entrepreneur au service du social.

Proposer un numéro de téléphone à des jeunes vivant de petit boulot et à des sans domicile fixe. Vendre des tablettes de chocolat artisanales tout en respectant les droits des producteurs de cacao et en employant des personnes en réinsertion. Eric Chatry, 42 ans, associé à François de Pierrebourg, 34 ans, et Guillaume Hermitte, 27 ans, ont un point commun : ils mettent leur savoir-faire d'entrepreneur au service du social.
Les deux premiers ont lancé l'association Reconnect qui met la technologie au service des plus démunis et des laisser pour compte. Le troisième a créé la société Puerto Cacao qui possède deux boutiques dans les 17 et 12 ème arrondissements à Paris.
Ces deux projets sont soutenus par le réseau Entreprendre Paris dirigé par Hughes Franc et présidé par Gonzagues de Blignières qui est également président du fonds Barclays Private Equity France. Première association sélectionnée par le réseau, Reconnect a reçu un prêt d'honneur de 25 000 euros. Puerto Cacao de 20.000 euros.
Les trois fondateurs ont suivi un parcours classique. Eric Chatry et Guillaume Hermitte sont diplômés de l'Essec. François de Pierrebourg de l'Institut d'études politiques de Paris.
Le premier a travaillé chez Danone, L'Oréal, Mc Kinsey, LVMH. Il a changé de vie et découvert le bénévolat dans un centre d'accueil du Secours catholique pour sans domicile fixe. Le second s'est lancé dans le commerce équitable dès sa sortie de l'Essec en 2006. Le troisième connaît bien le fonctionnement des associations et des travailleurs sociaux. Il a été salarié pendant 8 ans du groupe SOS qui s'occupe aussi bien des toxicomanes que des mal logés.

Un fonds socialement responsable:
Tous les trois ont un souci commun : ils veulent concilier éthique et entreprise, social et efficacité économique. Eric Chatry qui a reçu le soutien de l'Etat, de la région Ile-de-France, de la mairie de Paris et de la mairie de Bordeaux, teste son nouveau service téléphonique avant de le lancer à grande échelle. Il le fait distribuer par des associations qui paie 10 euros par ligne par trimestre. Il crée une société qui invente de nouveaux services et de nouveaux produits technologiques pour les plus défavorisés et qui déposera des brevets. Ses efforts en recherche pourraient lui permettre de recevoir le label de jeune entreprise innovante.
Guillaume Hermitte avoue ses difficultés à respecter ses engagements et les exigences des investisseurs qui financent le développement de son affaire.
Surfant sur cette nouvelle génération d'entrepreneurs sociaux, le réseau Entreprendre Paris prépare le lancement d'un fonds socialement responsable. Il s'agit du FIP «Valeur Entreprendre Ile-de-France» qui prendra des participations de 50.000 à 300.000 euros dans de jeunes sociétés lauréates du réseau Entreprendre. «Nous voulons mobiliser les investisseurs en remettant à l'honneur la notion d'entreprendre et d'entrepreneur», explique Gonzague de Blignières. Les investisseurs de ce FIP s'engageront à respecter une règle très stricte : ils ne toucheront pas les plus-values des sociétés dans lesquelles le fonds aura investi. Celles-ci iront soutenir le fonctionnement du Réseau Entreprendre Ile-de-France. Une nouvelle preuve que des investisseurs sont prêts à changer les règles du jeu tout en refusant la simple philantropie.

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