Selon une enquête, les chefs d'entreprises français trouvent leur pays peu attractif d'un point de vue fiscal, rapporte La Tribune. En Europe, les chefs d'entreprises hollandais et allemands sont plutôt satisfaits.
Selon l'enquête annuelle menée par Ipsos pour le compte de la Chambre de commerce et de l'industrie de Paris (CCIP), les chefs d'entreprises européens se sentent chargés, fiscalement. 55% des patrons du Vieux Continent continuent de penser que le niveau des prélèvements obligatoires est plus élevé que généralement ailleurs en Europe, rapporte ce mercredi La Tribune, partenaire de l'étude.
En France, où le taux de l'impôt sur les sociétés en 2009 est un des plus importants des 27, à 33,3% - la Bulgarie est au plus bas avec 10% et Malte au plus haut avec 35% -, les PDG ne sont que 13% à estimer que leur pays est attractif pour une entreprise étrangère qui souhaiterait s'y implanter. Sans surprise, leurs homologues italiens et belges font également part de leur mécontentement, avec des réponses positives à hauteur, respectivement, de 14% et 23%.
Petit lot de consolation, note le quotidien économique, les relations entre les entrepreneurs français et l'Etat s'améliorent. A la question : «Dans votre pays, le niveau des prélèvements obligatoires correspond-il à une qualité satisfaisante de service public ?», les patrons français ont en effet répondu «oui» à 61%, soit 16 points de plus qu'un an avant.
Les hollandais satisfaits de leur système:
Le cas hollandais n'est pas nouveau. Au Pays-Bas, où l'imposition sur les sociétés s'élève à 25,5%, les patrons se sont montrés les plus satisfaits, avec 76% qui pensent que le royaume est fiscalement attractif, et 84% qui trouvent que l'Etat y joue bien son rôle.
Du côté des pays qui se considèrent comme attrayant d'un point de vue fiscal, on compte également le Royaume-Uni (un taux d'impôt sur les sociétés de 28%), connu pour son attractivité fiscale depuis longtemps, la Pologne (19%) et l'Allemagne (15%), qui a réduit la pression fiscale depuis 2008, comblant les chefs d'entreprises à tel point que les débats sur ce thème ne font plus partie des priorités, même à l'approche d'élections.
Eviter le dumping fiscal en Europe:
Les disparités fiscales des 27 pays européens se poursuivent donc, aussi bien en termes de pression fiscale globale (impôts, taxes et cotisations) que de perception des entrepreneurs.
Pour éviter ce que l'on appelle le «dumping fiscal», c'est-à-dire la mise en place de taux d'imposition très bas pour attirer des investisseurs étrangers, favorisant les délocalisations, «la meilleure solution serait d'appliquer une assiette fiscale consolidée, commune à toute l'Europe», a confié à La Tribune Mirko Hayat, professeur de fiscalité à HEC, qui souligne un certain «appétit pour une harmonisation fiscale» sur le Vieux Continent.
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