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mercredi 17 mars 2010

Lagarde part en guerre contre les frais bancaires.

Mots clés : frais bancaires, exportations, consommateurs, FRANCE, ALLEMAGNE, Christine Lagarde, Crédit Agricole.
La ministre de l'Economie et des Finances a commandé un rapport pour «éviter les abus» en termes de frais bancaires. Le rapport doit être rendu à la fin du mois de juin.

Christine Lagarde part en guerre contre les frais bancaires abusifs. A la demande du premier ministre, François Fillon, la ministre de l'Economie et des Finances a commandé un rapport à l'ancien directeur général de Crédit Agricole, Georges Pauget, et au président du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), Emmanuel Constans. «Notre but est de protéger les consommateurs», a-t-elle affirmé au micro de RTL, ce mercredi matin.

Frais bancaires : éviter les abus:
La ministre souhaite ainsi faire la lumière sur trois points en particulier : la «cascade» de frais bancaires, la facturation de services jusqu'à présent gratuits, et enfin, la mise en place des systèmes de frais forfaitaires «qui comprennent parfois des services que les consommateurs n'utilisent pas», précise Christine Lagarde. Dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, ce mercredi, elle affirme que plutôt que «réglementer à tous crins», elle souhaite s'assurer qu'il n'y a pas d'abus. «J'attends le rapport à la fin du mois de juin», précise-t-elle.
Le 24 mars prochain, soit trois jours après le second tour des élections régionales, Christine Lagarde présentera devant l'Assemblée nationale une nouvelle mesure relative au projet de loi sur le crédit à la consommation : supprimer les pénalités libératoires (frais imputés si une personne émet un ou plusieurs chèques sans provision, NDLR), «qui sont un vrai obstacle pour les petites entreprises».

Allemagne : «Christine Lagarde a raison» (Christian Noyer):
La ministre est également revenue chez RTL sur les propos qu'elle a tenus, lundi, sur le modèle économique allemand, stigmatisant la pression mise sur les coûts salariaux pour privilégier ses exportations. «Mes propos ont été interprétés de façon négative. Certes, l'Allemagne s'est bien comporté, depuis dix ans. Mais, dans la période de crise que nous vivons actuellement, les pays en déficit doivent tout faire pour le réduire, et ceux qui affichent des excédents ne doivent pas considérer qu'ils sont les seuls moteurs de la croissance. Les efforts doivent être partagés», conclut-elle. Elle maintient ses critiques, suggérant que l'Allemagne réduise ses impôts pour encourager sa demande intérieure et ainsi favoriser les exportations françaises.
Alors que ses déclarations ont créé la polémique, en Allemagne, Christine Lagarde a trouvé un soutien de poids, en la personne de Christian Noyer, président de la Banque de France. «Tous les pays de la zone Euro doivent prendre conscience que les évolutions de coûts doivent tenir compte de la stabilité des prix. Une hausse des salaires de 6% ou 7% par an est impossible, si l'on veut limiter l'inflation à 2% au maximum», a-t-il déclaré sur les ondes de BFM Radio. Il conclut : «Christine Lagarde a donc raison de dire que tous les pays doivent faire des efforts pour s'adapter à cette situation».

France/Allemagne, d'un côté, USA/Chine de l'autre:

Cette opposition entre la France et l'Allemagne n'est pas sans rappeller celle entre les Etats-Unis et la Chine, selon Christian Noyer. «Les Etats-Unis sont déficitaires, consomment et importent en Chine; quant à la Chine, le pays est excédentaire, possède une croissance forte car il exporte vers les Etats-Unis», souligne-t-il. La question est de savoir qui est responsable des déséquilibres : le pays excédentaire ou le pays déficitaire ? «Chacun doit faire les efforts pour rééquilibre l'économie mondiale. Et c'est ce que le G20 s'efforce de faire», poursuit le gouverneur de la Banque de France
La coalition au pouvoir en Allemagne a déjà prévu des mesures d'allègement fiscal qui doivent permettre aux entreprises et aux particuliers de payer quelques 20 milliards d'euros d'impôts de moins en 2010, et 24 milliards de moins par an à partir de 2011. Sur ces 20 milliards, 8,5 milliards ont déjà été votés mais ces mesures sont controversées en Allemagne et le FDP, partenaire gouvernemental de la CDU de la chancelière Angela Merkel, semble prêt à repousser à 2012 la prochaine vague d'allègements fiscaux.
Moins d'une semaine après le déjeuner de travail entre Gordon Brown et Nicolas Sarkozy à Londres, Christine Lagarde s'est dite par ailleurs déçue par le report de l'adoption de la directive sur les hedge funds, et reste «déterminée à ce que le texte aboutisse d'ici à la fin juin».
Le sujet, qui devait être discuté, mardi, par les ministres des Finances des Vingt-Sept, a été retiré in extremis de l'ordre du jour par la présidence espagnole, qui a préféré ne pas soumettre au vote un texte déplaisant fortement en l'état au Royaume-Uni. Christine Lagarde entend donc ne pas en rester là, et pousser à la relance de ce dossier avec détermination, quitte à déplaire à ses homologues européens.

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