Le groupe armé nigérian Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) a menacé lundi de s'attaquer de nouveau aux installations pétrolières de la région, ciblant notamment Total.
Le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) repart à l'assaut. L'ouverture d'une conférence de paix à Warri, dans l'Etat du Delta (sud du Nigeria), a été entachée par l'explosion d'au moins deux bombes, ce lundi. Quelques minutes auparavant, le Mend, le principal groupe armé de la région pétrolifère, avait fait parvenir un communiqué aux médias, dans lequel il annonçait avoir installé trois bombes à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment gouvernemental où devait se tenir la conférence organisée par un journal local.
Dénonçant le «vol des terres des peuples du delta du Niger par les compagnies pétrolières», le Mend a notamment menacé de s'en prendre aux installations du groupe Total, qui «jusque là avait été épargné». Contrairement au géant anglo-néerlandais Shell, dont une station de pompage a subi une attaque à l'explosif le 3 mars dernier, ou le groupe américain Chevron, dont un oléoduc a été pris d'assaut par des hommes armés en janvier.
Echec de la politique d'amnistie:
Les menaces à l'encontre des infrastructures pétrolières ont repris de plus belle dans cette région très riche en hydrocarbures, signalant l'échec de l'offre d'amnistie du président nigérian Umaru Yar'Adua l'année dernière. Fin janvier, en effet, le Mend a annoncé la fin de son cessez-le-feu illimité, décrété le 25 octobre 2009. «Dans les prochains jours, nous allons perpétrer un certain nombre d'attaques ciblant les infrastructures et les compagnies pétrolières dans le delta du Niger», prévient le groupe militant dans son communiqué, ce lundi.
Les installations de Total en ligne de mire:
De son côté, Total a relativisé ces menaces. Selon une source interne, citée par l'AFP, le groupe a essentiellement des installations offshore, donc moins vulnérables, au Nigeria. Total est présent dans le pays depuis près de cinquante ans, et opère dans le cadre d'une joint-venture et d'un accord de partage de production avec la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Total détient également des participations dans d'autres projets.
En 2008, la production de Total en Afrique s'est élevée à 783.000 barils équivalents pétrole par jour soit 33% de la production totale du groupe. Outre le Nigeria, Total produit également en Algérie, en Libye, au Cameroun, au Gabon, en République du Congo et en Angola. Vers 17h, le titre Total cède 0,81%, à 42,47 euros, dans un marché en baisse de 0,4%.
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