Un procureur californien a engagé des poursuites contre Toyota, accusant le constructeur japonais d’avoir «sciemment» commercialisé des véhicules défectueux.
Décidemment, l’affaire des rappels colle à la peau de Toyota. Le constructeur japonais, qui fait déjà l’objet d’une soixantaine de plaintes de consommateurs aux Etats-Unis, doit maintenant répondre aux accusations d’un procureur américain. Tony Rackauckas, procureur du comté d'Orange, au sud de Los Angeles, a engagé des poursuites contre Toyota, vendredi soir.
Toyota était au courant:
«Nous affirmerons devant la cour, au nom des habitants du comté d'Orange, que Toyota a sciemment vendu des voitures et des camions avec des défauts responsables de l'accélération soudaine et incontrôlable de certains véhicules», a-t-il déclaré. Pour mémoire, Toyota a rappelé près de neuf millions de véhicules dans le monde dont six millions aux Etats-Unis en raison de problèmes d'accélérations incontrôlées et dans une moindre mesure, de freins déficients.
La Prius, le modèle hybride qui faisait la fierté de Toyota, a été mis en cause. Une affaire qui a forcé le PDG du groupe, Akio Toyoda, à entamer une tournée d’excuses, tout d’abord aux Etats-Unis, puis en Chine. «Je crains que le rythme auquel nous nous sommes développés ait pu être trop rapide», avait-il admis devant la Commission de surveillance et de réforme du Congrès américain, le 24 février dernier.
Au nom de la «protection du consommateur»:
Pour Tony Rackauckas, le procureur californien, l’ascension fulgurante du géant de Nagoya n’est pas le fond du problème. Selon lui, les défauts d’accélération affectent «des centaines de milliers de véhicules vendus aux Californiens au cours des dernières années». En outre, «Toyota connaissait ces défauts mais les a intentionnellement dissimulés aux consommateurs californiens». Affirmant que sa plainte est «la première intentée à Toyota au nom de la protection du consommateur», Tony Rackauckas réclame notamment une amende de 2.500 dollars pour «chaque violation de la loi sur les pratiques commerciales déloyales».
De son côté, Toyota a rapidement réagi. Dans un communiqué lapidaire, le constructeur assure «ne pas avoir reçu la plainte» et donc, «ne pas être en mesure de commenter une affaire en instance». Malgré ces rebondissements en cascade, une enquête publiée vendredi soir par le cabinet de marketing Corporate Research International (CRI) devrait rassurer Toyota.
Des clients pourtant fidèles:
En effet, il semblerait que les clients américains du groupe lui restent fidèles. «Seulement 6,5% des clients actuels de Toyota interrogés ont indiqué qu'ils n'achèteraient plus de Toyota à cause des rappels», conclut l’étude, menée auprès de 1.640 personnes entre le 19 février et le 2 mars. Même constat au Japon, où Toyota cartonne toujours. La marque a vu ses ventes réalisées au Japon augmenter en février de 47,9% sur un an pour atteindre 146.145 véhicules, selon l'association japonaise des concessionnaires automobiles (Jada).
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