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lundi 19 avril 2010

Clouées au sol, les compagnies aériennes s'impatientent.

Air France a testé dimanche la résistance d'un A320 au nuage de 
cendres.


Air France a testé dimanche la résistance d'un A320 au nuage de cendres.

Les acteurs du secteur demandent une «réévaluation immédiate» des restrictions de vols imposées en Europe. Après trois jours de perturbations, plusieurs compagnies aériennes européennes ont effectué des vols d'évaluation sans passager.

La principale association des compagnies aériennes européennes et celle des gestionnaires d'aéroports ont demandé dimanche une «réévaluation immédiate» des restrictions de vols imposées en Europe en raison des cendres volcaniques, qu'ils jugent excessives. Cet appel de l'AEA, qui rassemblent 36 compagnies aériennes européennes a été cosigné par l'ACI, l'association qui représente une majorité d'aéroports européens. Si elles disent «soutenir les efforts déployés initialement par la Commission européenne, Eurocontrol, la navigation aérienne et les autorités nationales pour prendre en compte la menace sur la sécurité aérienne», ces deux associations «s'interrogent sur la proportionnalité des restrictions de vol imposées actuellement».
Selon Olivier Jankovec, directeur d'ACI Europe, 6,8 millions de passagers ont d'ores et déjà été affectés par la quasi fermeture du ciel européen et la facture pour les aéroports s'élève déjà à 136 millions d'euros.

Facture:
En effet, plus la fermeture des espaces aériens se prolonge, et plus la facture augmente pour les compagnies. Selon des estimations de l'Agence internationale du transport aérien, «l'impact financier […] en terme de chiffre d'affaires perdu» serait de 200 millions de dollars par jour (148 millions d'euros). «Aux pertes de revenus s'ajoutent pour les compagnies aériennes les coûts pour modifier les itinéraires de leurs appareils, prendre en charge des passagers et des appareils bloqués dans les différents aéroports», indiquait vendredi un porte-parole de l'AITA. Interpellée, l'Union européenne a pour l'instant écarté toute idée d'aide envers ce secteur, jugeant les informations sur l'impact financier «très préliminaires», alors que «la situation peut s'améliorer bientôt».
Sous la pression des compagnies aériennes, l'UE a toutefois indiqué, dimanche soir, qu'elle allait chercher à faire rouvrir le maximum possible de routes aériennes dès lundi. Deux réunions européennes sont prévues pour décider de la faisabilité d'une reprise des vols d'une manière coordonnées. Selon le ministre français Jean-Louis Borloo, «une décision politique, européenne et internationale, de faire voler des avions, pilotés par des volontaires sera prise».

Critiques:
Les critiques se font donc de plus en plus vives. «Je ne comprends pas que l'on n'ait pas fait des vols tests avant samedi soir, ni envoyé des avions-renifleurs ou des ballons. Les compagnies aériennes ont fini par y aller toutes seules mais il n'y a pas eu jusque là de travail de fond sur le risque des poussières volcaniques», a estimé Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace du Bourget et ancien pilote Air France.
Le principal syndicat de pilotes d'Air France, le SNPL, a lui réclamé des «éléments tangibles et concrets» pour déterminer si ces cendres posent bien un problème pour la sécurité des vols, car, disent-ils, «on n'en a aucun aujourd'hui».
Les deux plus importantes compagnies allemandes, Lufthansa et Air Berlin, ont également vivement critiqué les autorités pour l'absence de calcul de la concentration de cendres dans l'atmosphère. Les deux compagnies ont mené ce week-end des vols intérieurs sans passagers et observé qu'«aucun dommage» n'avait été relevé sur les avions. «Apparemment jusqu'à 8 000 mètres, il n'y a pas de cendres volcaniques», a dit un porte-parole de Lufthansa.
Dès samedi, KLM, a fait voler un de ses avions entre Amsterdam et Düsseldorf, sans passager, pour tester la résistance de l'appareil dans le nuage de cendres. Dans la foulée, Air France a mené un premier test dimanche après-midi. Un Airbus sans passager s'est posé peu avant 15 heures à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. «Ces vols d'évaluation consistent à réunir des éléments permettant d'améliorer les connaissances de l'impact du nuage de cendres sur l'avion», ont précisé Air France et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), dans un communiqué. Bilan : ce premier vol «s'est déroulé dans des conditions normales». «Aucune anomalie n'a été rapportée», a indiqué Air France.

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