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mardi 20 avril 2010

FMI: alerte sur la dette publique.



Mots clés : dette publique, WAshington, FMI.

La montée des risques souverains pourrait fragiliser les bilans bancaires et prolonger la crise.

Bonne nouvelle, les banques bénéficient à plein de la reprise économique mondiale et de la remontée des marchés financiers qui les resolvabilisent. Mauvaise nouvelle, les déficits publics des pays avancés et les craintes qu'ils suscitent sur les marchés font peser un risque global qui pourrait prolonger la crise financière.
C'est le message que lance mardi le Fonds monétaire international (FMI) en publiant son nouveau rapport sur la stabilité financière, à la veille des assemblées financières de printemps, à Washington. Cette étude semestrielle fait apparaître que la crise s'avère moins pénalisante sur les bilans bancaires qu'on le craignait encore en octobre 2009 et à fortiori en avril 2009. Les dépréciations auxquelles les banques auront été confrontées sur la période 2007-2010 ont été ramenés de 2.800 milliards à 2.300 milliards de dollars par les experts du FMI.

La situation financière des Etats de plus en plus critique:
Cette amélioration s'observe à la fois aux États-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni, les dépréciations des banques sur leurs prêts et leurs actifs sont désormais évaluées respectivement à 885, 665 et 455 milliards de dollars. «De ce fait, les besoins de fonds propres bancaires ont sensiblement diminué, encore que certains pans des systèmes bancaires dans plusieurs pays continuent de manquer de fonds propres, principalement en raison des pertes liées à l'immobilier d'entreprise».
En revanche la situation financière des États essentiellement les pays avancés - devient de plus en plus critique. L'étude rappelle que le taux d'endettement des pays du G7 a retrouvé un niveau qui dépasse en moyenne 100 % de leur PIB et qui les ramène au tout début des années 1950, quand les finances publiques reflétaient les dettes accumulées pendant la seconde guerre mondiale.
Certes «la Grèce constitue un cas particulier et on ne peut pas dire que d'autres pays soient dans la même situation» tient à préciser José Vinals, le directeur du département marchés de capitaux du FMI. Mais le fait est que «la crise a conduit à une détérioration des charges de la dette et à une remontée des risques souverains», notamment dans la zone euro où l'on a constaté un élargissement des primes de risque, aux dépens du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie et de l'Irlande.

Présenter des plans crédibles de rééquilibrages:
Le FMI tire la sonnette d'alarme : «toute dégradation de la viabilité de la dette publique pourrait s'étendre aux systèmes bancaires ou aux autres pays». Il en décrit fort bien les canaux sur les bilans des banques. D'une part «une chute brutale de la valeur des dettes publiques entraînerait des pertes sur les portefeuilles d'actifs des banques». Et d'autre part les banques seraient également perdantes sur leurs passifs, dans la mesure «où leurs coûts de financements augmentent en général avec les écarts de taux des dettes souveraines». Ce mécanisme de crise se répandrait par ailleurs d'un pays à l'autre, à travers les bilans bancaires, comme l'ont montré récemment les statistiques de la Banque des règlements internationaux sur la diffusion de la dette grecque dans les bilans des banques européennes. Et au final cette nouvelle fragilisation des banques serait de nature à «prolonger le marasme du crédit».
Il est donc grand temps d'engager des politiques «pour réduire les vulnérabilités souveraines, notamment en présentant des plans crédibles de rééquilibrage des finances publiques à moyen terme», recommande le FMI.

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