Mots clés : PIB, déficit, grèce, BRUxelles.
La crise en Grèce a été encore plus sévère que prévu. Le déficit atteindrait désormais 13,6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 12,9% initialement estimé. De nouvelles révisions sont à craindre. Les marchés financiers s'inquiètent.
La Grèce n'en finit pas de faire peur aux marchés financiers. Eurostat estime dans sa dernière livraison de statitistiques publiées ce jeudi que le déficit atteindrait désormais 13,6% du Produit intérieur brut (PIB) contre 12,9% annoncé jusqu'ici par Athènes, selon un communiqué. Il s'agit déjà de la troisième révision du chiffre du déficit grec de l'an dernier.
Mais l'Office européen prépare déjà le terrain à une nouvelle révision en hausse. «Eurostat exprime une réserve sur la qualité des données déclarées par la Grèce, en raison des incertitudes sur l'excédent des caisses de sécurité sociale pour 2009, sur le classement de certains organismes publics et sur l'enregistrement des swaps (contrats d'échange sur la dette grecque avec la banque américaine Goldman Sachs) hors taux de marché», indique-t-il dans un communiqué.
«Après l'achèvement de l'enquête qu'Eurostat a entrepris sur ces questions en collaboration avec les autorités statistiques grecques, cela pourrait conduire à une révision pour l'année 2009 de l'ordre de 0,3 à 0,5 point de PIB pour le déficit», ajoute-t-il. Cette nouvelle réévaluation à la hausse «devrait intervenir avant la pause d'été» des institutions européennes en août, selon une source européenne.
Nouveau record à 8,5% sur les taux:
Cette aggravation du déficit grec est une mauvaise nouvelle pour un pays qui s'enfonce dans la crise financière car elle est de nature à accroître la défiance des marchés à son égard. En Europe, la Bourse de Paris perd encore du terrain ce jeudi. A Londres et à Francfort, la tendance est également à la baisse.
La Grèce doit faire face à un renchérissement spectaculaire des taux qu'elle doit payer sur les marchés pour emprunter et financer ses énormes déficits. Les taux d'intérêt des obligations d'Etat grecques à 10 ans ont atteint mercredi un nouveau plus haut historique, à plus de 8%, renforçant encore la probabilité d'un recours au plan d'aide qui a été mis à disposition du pays par la zone euro et du FMI. Ce jeudi, les taux sont encore montés d'un cran à 8,5%.
Pour emprunter sur les marchés, la Grèce doit désormais payer près de trois fois plus cher que le meilleur élève en zone euro, l'Allemagne, qui verse un peu plus de 3% sur dix ans.
La situation jugée moins grave pour l'Irlande:
Paradoxalement, la Grèce n'est pas le pays qui a affiché le déficit le plus élevé l'an dernier. C'est l'Irlande qui détient ce record avec 14,3% du PIB, mais la situation est jugée moins grave par les marchés pour ce pays en raison des mesures radicales prises par le gouvernement pour le réduire.
Globalement, la zone euro a vu son déficit public moyen plus que tripler l'an dernier à 6,3% du PIB, contre 2% en 2008. La situation est similaire pour l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne, avec un chiffre encore plus important, de 6,8% contre 2,3% en 2008.
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