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lundi 19 avril 2010

Les grandes entreprises promettent la parité.

Christophe de Margerie, directeur général de Total, Laurence 
Parisot, présidente du Medef, et Maurice Lévy, président du directoire 
de Publicis groupe, en 2009.


Christophe de Margerie, directeur général de Total, Laurence Parisot, présidente du Medef, et Maurice Lévy, président du directoire de Publicis groupe, en 2009.
Mots clés : parité, code de gouvernance, quotas, FRANCE, Laurence Parisot, Maurice Lévy, MEDEf, Afep.

Le Medef et l'Afep changent leur code de gouvernance pour couper l'herbe sous le pied de la loi Copé-Zimmermann.

«On voit le gentleman derrière le grand communicant.» Ainsi Laurence Parisot a-t-elle commenté, lundi, la première décision du patron de Publicis groupe, nouveau président de l'Association française des entreprises privées (Afep, qui regroupe une centaine de grosses entreprises cotées dont celles du CAC 40). Maurice Lévy a proposé à son homologue du Medef de compléter leur code de gouvernance commun, pour favoriser la parité. Le texte recommande désormais que les conseils d'administration (ou de surveillance) comptent au moins 20% de d'ici à trois ans et 40% d'ici à six ans -ces délais permettront d'agir au fil de l'arrivée à échéance des mandats. Des préconisations qui correspondent à la proposition votée en début d'année par l'Assemblée, à l'initiative de la députée UMP Marie-Jo Zimmermann, avec le soutien du président du groupe Jean-François Copé, et qui doit encore passer au Sénat.
Mais la proposition de loi prévoit des sanctions, notamment la nullité des nominations d'administrateurs qui ne respecteraient pas la règle. Rien de tel dans le code Afep-Medef: tout le pari est que les entreprises ne voudront pas écorner leur image. C'est le principe «comply or explain» («appliquer ou expliquer»), dont Maurice Lévy pense qu'il sera très efficace: «Si on n'applique pas la règle, il faudra expliquer pourquoi dans son rapport annuel et devant ses actionnaires. C'est la chose la plus forte qui puisse être imposée à un conseil d'administration.» Cette idée d'autorégulation avait donné naissance au code Afep-Medef, permettant aux entreprises d'échapper à une loi sur la rémunération des patrons (parachutes dorés, stock-options…). De la même façon, Maurice Lévy estime que «la loi ne s'impose plus» sur les administrateurs . Marie-Jo Zimmermann répond être «très contente que les entreprises montrent leur volonté d'avancer» mais souhaite que sa proposition de loi «poursuive son chemin. Il a fallu cette épée de Damoclès pour que les choses commencent à bouger; on verra dans deux ou trois ans si on peut l'enlever. De plus, poursuit l'élue de Moselle, mon texte prévoit une délibération annuelle du conseil d'administration sur l'égalité dans toute l'entreprise: embauches, salaires, évolutions de carrière…».

Bernadette Chirac chez LVMH:
«On peut ne pas aimer les quotas mais il y a des circonstances où un coup de pouce peut débloquer la situation», commente Laurence Parisot, pour qui «les entreprises sont à la pointe. On ne parle jamais des discriminations que subissent les dans la haute administration». Le sujet est néanmoins à l'ordre du jour de «l'agenda social 2010» de la fonction publique. «Et on parle trop peu du risque de recul avec les futurs conseillers territoriaux», ajoute la patronne des patrons -le mode de scrutin pourrait être uninominal, alors que les conseillers régionaux sont actuellement élus sur des listes paritaires.
Selon l'Afep, les représentaient 10,4% des administrateurs du CAC 40 fin 2009, et le taux devrait passer à 15,7% cette année. Carole Lewiner va faire son entrée au conseil de Bouygues, Laurence Dors chez Capgemini, Meglena Kuneva chez BNP Paribas, Fatine Layt chez Imeris… Sans oublier Bernadette Chirac chez LVMH.

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