Mots clés : dette, obligations, déficits, ATHENES, Grèce.
Le taux d'intérêt grec à dix ans a dépassé les 8% dans la journée de mercredi. Les investisseurs doutent sur la capacité d'Athènes à rembourser sa dette dans les années à venir.
Les investisseurs se demandent si la Grèce pourra bien rembourser sa dette avec une croissance étouffée par un plan de rigueur sans précédent. Les taux à long terme sur la dette grecque ne cessent de battre des records depuis le début de la semaine. Le taux à dix ans a franchi un nouveau record ce mercredi, à près de 8%. Le fossé avec le taux de référence, le Bund allemand, n'a jamais été aussi grand, à plus de 520 points de base en début d'après-midi.
Si les taux s'envolent, cela n'a pas d'impact sur le coût immédiat de la dette grecque. Il s'agit du marché secondaire, celui où les investisseurs s'échangent les obligations déjà émises -à un taux fixe- par Athènes. Mais la nervosité des acteurs rend risqué et très coûteux tout recours au marché à court terme.
Les dernières déclarations de dirigeants européens auraient toutefois pu calmer les marchés. La ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré mercredi matin que la France avait pris ses dispositions pour accorder un prêt de 3,9 milliards d'euros à la Grèce dans le cadre du plan d'aide européen. Dès le mois de mai. Dans le même temps, Berlin temporisait en rappelant qu'Athènes n'avait pas fait appel à l'aide européenne jusqu'à nouvel ordre.
Plan imprécis:
Seulement, les inquiétudes du marché ne portent pas sur le court, mais sur le long terme comme le montrent les tensions sur le taux à 10 ans. Les échéances de l'année devraient en effet être honorées par Athènes, quitte à faire appel au plan d'aide européen présenté fin mars. Doté de 30 milliards d'euros pour la première année, il porterait sur trois ans. «L'incertitude réside sur les deuxième et troisième années du plan, à propos desquelles il ne semble pas encore y avoir d'accord entre les capitales européennes», analyse un économiste d'une banque allemande.
Le montant total du plan d'aide européen reste en effet imprécis. Le quotidien économique allemand Handelsblatt mentionnait une somme de 90 milliards d'euros. Le directeur de la banque centrale allemande, Axel Weber, l'estimait lui à 80 milliards d'euros, cité par le Wall Street Journal. Une chose est sûre : «Il faut que 16 Etats membres se mettent d'accord», souligne dans une note Andrew Balls, gérant chez Pimco, l'un des plus grand fonds d'investissement au monde. Difficile, dans ce contexte, de prévoir jusqu'où vont monter les taux grecs.
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