Mots clés : Boeing, Northrop, BAE, Pentagone, armement, ravitailleurs, Washington, Sean O'keefe, Louis Gallois Ralf Crosby, EADS N.V.
Le géant de l'aéronautique européen fait un point d'étape ce soir sur le dossier des avions ravitailleurs pour l'US Air Force. Il pourrait en appeler au Pentagone afin que la compétition soir «fair».
EADS North America, la filiale du géant européen de l'aéronautique, doit faire le point ce soir sur le dossier des ravitailleurs destinés à l'US Air Force. Une façon de mettre les points sur les «i» alors que les eurs contradictoires se multiplient. Toute la question est de savoir si le groupe européen va revenir dans la course pour tenter de décrocher un contrat de plus de 35 milliards de dollars pour fournir 179 avions ravitailleurs. Contrat pour lequel se bat également Boeing. Le Pentagone a promis de prolonger l'appel d'offre de 60 jours jusqu'au 9 juillet si EADS se déclare positivement. Ce soir, il s'agit de répondre.
«Ce soir, nous ne dirons pas que nous renonçons. Mais nous allons faire passer un message», souligne un proche du dossier. Message qui a déjà été transmis par la voie politique et diplomatique aux États-Unis. EADS devrait redire qu'il souhaite faire acte de candidature d'autant que le Pentagone lui a reconnu les capacités et le statut très prestigieux de «prime contractor» ou chef de file. Mais il lui est impossible de concourir sans un partenaire américain qui lui apporte les technologies sensibles liées à la militarisation de l'avion, en l'occurrence un dérivé militaire de l'Airbus A 330. A contrario, EADS ne pourrait répondre à tous les critères (400 environ) d'évaluation fixés par le Ministère de la Défense.
Or, tous les partenaires potentiels avec lesquels EADS a engagé des discussions se sont désistés avec un bel ensemble. Curieux. Alors que les échanges étaient en bonne voie notamment avec le groupe L3.com. Pourquoi un tel comportement de ces spécialistes de l'électronique de défense ? C'est devenu un secret de Polichinelle à Washington. «Boeing n'a pas hésité à faire pression sur les L3com, BAE et autres Raytheon avec lesquels il travaille. Ils ont reculé car ils ne veulent pas perdre des marchés avec Boeing», explique un bon connaisseur du dossier. Et de son côté, Norm Dicks, élu Démocrate, de l'État du 6ème district de l'Etat de Washington (où sont implantées les principales usines de Boeing) depuis 1976, et président du très puissant « appropriation committee » (la commission du budget) au Congrès, ne ménage pas sa peine : «il fait également pression sur les industriels comme il a fait pression sur Northrop Grumman dont EADS était partenaire, qui a fini par jeter l'éponge en début d'année. Résultat, EADS est empêché de trouver un partenaire», résume un autre observateur.
Cela n'est pas «fair» contrairement à ce qu'avait promis Barack Obama à Nicolas Sarkozy début avril lors de la visite à Washington du chef d'État français. «EADS pourrait en appeler au Pentagone dont le soutien serait déterminant. Le Pentagone souhaite véritablement avoir le choix et apprécierait d'avoir une offre alternative à celle de Boeing», explique un très bon connaisseur du dossier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire