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mercredi 21 avril 2010

SNCF : Pepy gagne son bras de fer.



Mots clés : Grève, Conflit, Trains, FRANCE, Guillaume Pepy, SNCF.

L'entreprise a annoncé dès mercredi soir un retour à la normale de son trafic, tandis que les syndicats grévistes n'ont pu se prévaloir d'avoir obtenu la moindre concession de la part de la direction.

La SNCF a eu une dizaine de tables rondes avec ses syndicats depuis le début d'année, mais celle de mercredi avait une saveur particulière. Elle marque en effet la fin d'un conflit de deux semaines à l'initiative de la CGT et de Sud-Rail qui devrait coûter 100 millions d'euros à la SNCF. Douze assemblées générales mardi et dix assemblées générales mercredi ont voté la reprise du travail. Seuls quelques bastions en Auvergne ou encore à la Gare Saint Lazare à Paris devraient encore entraîner quelques perturbations jeudi. Pour le reste, la SNCF a annoncé dès mercredi soir un retour de son trafic à la normale sur l'ensemble des grandes lignes du réseau (TGV, liaisons internationales, Corail, Teoz et Intercités) et «quasi normal» sur les lignes de Transilien et de TER.
La table ronde qui s'est tenue mercredi n'a pas été l'occasion pour Didier Le Reste, le secrétaire général de la CGT-cheminots, à l'origine du mouvement, de montrer du muscle aux autres syndicats et de négocier avec la direction. Le leader syndical a été reçu avec ses homologues non grévistes de la CFDT et de l'UNSA, sans que son statut de patron de la grève ne le distingue. «Il ne s'agit pas d'une table ronde de négociation à l'issue d'une grève mais d'une reprise du dialogue social interrompu par une grève», précise un cadre de l'entreprise.
A l'issue des rencontres de mercredi, la CGT a tenté de sauver les apparences en se félicitant d'avoir obtenu des recrutements supplémentaires auprès de la direction. Comme à l'issue d'un round classique de négociation à l'issue d'une grève, la CGT a même annoncé des avancées en laissant la liberté à sa base de poursuivre ou non le mouvement. «Ce sera aux cheminots dans les assemblées générales en régions de décider ce qu'ils veulent faire», a déclaré mercredi Laurent Russeil, le secrétaire général adjoint de la CGT. Cette annonce a aussitôt été démentie par la CFDT, l'UNSA qui ont précisé qu'il n'y avait «pas de nouveaux recrutements annoncés».

«L'autre méthode»
Cette table ronde a été l'occasion pour la direction de l'entreprise de confirmer l'embauche déjà annoncée de 460 personnes supplémentaires en 2010, mais aucune des revendications d'embauches de la CGT, ni de Sud-Rail, n'ont été suivies d'effet. Cette grève est une victoire stratégique pour Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et pour le principe cardinal qu'il a instauré en prenant les rênes de l'entreprise publique en février 2008 : «la grève ne paye pas» ou «pas de négociation une fois que le mouvement a commencé».
Dans l'entourage du patron, il se dit que cette grève marque un tournant dans les relations sociales à la SNCF. Auparavant, les syndicats faisaient grève, obtenaient un round de négociations et décrochaient des concessions de la direction. C'est ce que les cadres de l'entreprises appellent aujourd'hui «l'autre méthode». Dorénavant, le dialogue social doit primer sur le rapport de force. La direction estime que cette nouvelle philosophie va peu à peu se mettre en place dans l'entreprise mais qu'elle pourrait être oubliée lors de grands débats nationaux, à l'image de celui à venir sur les retraites. L'UNSA et la CFDT s'y préparent mais craignent que cette grève pour rien n'ait dispersé les forces avant le grand rendez-vous sur les retraites.

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