Mots clés : Accord de libre-échange, Europe, JAPON, Jean-Yves Le Gall, Yukio Hatoyama, Herman Van Rompuy, Union Européenne, Arianespace, Renault-Nissan, Peugeot-Mitsubishi.
Grâce à Renault-Nissan et Peugeot-Mitsubishi, les négociations, bloquées depuis des années, ont franchi une étape décisive à Tokyo.
L'ambiance était euphorique mercredi à Tokyo après la «table ronde» Japon-Union Européenne, qui réunit chaque année acteurs publics et privés souhaitant développer les échanges entre les deux puissances économiques. «Jamais l'ambiance n'a été aussi riche. On parle enfin des vraies questions» s'enthousiasme un haut fonctionnaire japonais.
La réunion principale fut spectaculaire : côté européen, Jean-Yves Le Gall (Arianespace), était présent par visioconférence; côté japonais le ministre des Affaires Etrangères Katsuya Okada s'est annoncé à la dernière minute. Une phrase du communiqué a marqué : «nous recommandons que les deux autorités commencent des négociations vers un accord bilatéral mutuellement bénéficiaire et équilibré, dès que les autorités européenne et japonaise tomberont d'accord sur le fait que les conditions adéquates sont réunies».
Cette phrase masque une avancée de fond: le début des discussions en vue d'un accord de libre-échange entre les deux zones économiques. Le texte pose les fondements du sommet Union Européenne-Japon prévu le 28 avril à Tokyo entre le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama et Herman Van Rompuy.
Rapprochements industriels:
La «table ronde» Japon-Union Européenne était devenue un vain rituel. Le Japon pousse pour un accord de libre-échange avec l'Europe. Il exige la levée des droits de douane sur l'automobile (10%), l'électronique (14%) et les pièces détachées (5 à 7%) qui frappent ses exportations vers l'Europe. Mais le syndicat patronal Business Europe, où l'automobile jouit d'une influence considérable, freinait des quatre fers, redoutant sur ses terres une concurrence japonaise encore plus féroce. Tokyo est d'autant plus motivé que son principal concurrent, la Corée du sud, a signé avec Bruxelles un accord de libre échange très ambitieux en octobre.
La diplomatie européenne, de son côté, exige la suppression des barrières non tarifaires au Japon. Ces dernières pénalisent le bœuf européen à cause du risque de «vache folle»,ou le secteur ferroviaire sous prétexte de sécurité.
Cette évolution politique traduit les rapprochements industriels en cours entre l'Europe et le Japon. «Renault-Nissan ou Peugeot-Mitsubishi sont pour un accord de libre-échange, car celui-ci supprimerait les droits de douane qu'ils devront autrement acquitter sur les batteries pour voitures électriques produites au Japon», explique un diplomate. «Les Allemands, qui faisaient de l'obstruction, ont compris qu'ils n'allaient pas dans le sens des choses», poursuit-il. Autre facteur favorisant un accord bilatéral: la perte de crédibilité de l'OMC, cadre naturel superpuissances auraient dû naturellement dialoguer.
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