Airbus espère demain à Berlin une méga-commande d'A380.

Le Salon aéronautique ILA de Berlin, qui ouvrira demain sur l'aéroport de Schönefeld, pourrait débuter par l'annonce par Emirates d'une nouvelle commande ferme de 10 à 12 A380, assortie de près d'une vingtaine d'options.

Une fois de plus, l'Airbus A380 devrait être la grande vedette du Salon aéronautique ILA de Berlin, qui ouvrira ses portes demain et jusqu'à dimanche, sur l'aéroport de Schönefeld. Emirates pourrait, en effet, annoncer dès demain une nouvelle méga-commande d'A380, pouvant aller, selon nos informations, jusqu'à 30 exemplaires. Le contrat, encore en cours de négociation en fin de semaine dernière, porterait sur 10 à 12 commandes fermes, d'une valeur de 3,6 milliards de dollars au prix catalogue, et jusqu'à 18 en option. Toutefois, le nombre précis d'exemplaires restait sujet à caution, hier encore, d'autres organes de presse avançant des chiffres plus modestes.
Du côté d'Airbus comme d'Emirates, on se refusait à tout commentaire. «  Nous ne commentons pas les rumeurs et il n'y a aucun accord qui puisse être annoncé », déclarait vendredi un porte-parole de l'avionneur. De loin le premier client de l'A380, Emirates a déjà 58 exemplaires du très gros porteur. La compagnie de Dubaï vient de prendre livraison du dixième, qui sera d'ailleurs opportunément présent sur le tarmac de Schönefeld, à côté du premier A380 de Lufthansa.
De quoi démarrer en fanfare un Salon placé sous le signe de la reprise et de l'environnement et redorer le blason de l'A380, qui n'a pas enregistré de nouvelle commande depuis près d'un an. L'objectif de 20 nouvelles commandes d'A380 en 2010, lancé comme un défi par le directeur des ventes John Leahy, il y a un mois, serait ainsi dépassé.
Par ailleurs, Airbus a également confirmé son objectif de livrer 20 A380 cette année, soit près du double de l'an dernier, ce qui semble indiquer que les problèmes d'industrialisation seraient désormais sous contrôle. Dans une interview au journal allemand « Handelsblatt », la semaine dernière, Louis Gallois, le président exécutif d'EADS, s'est même risqué à avancer que l'A380 pourrait même commencer à rapporter de l'argent à partir de 2015.

Un avenir encore incertain:
L'autre vedette du Salon, dont l'avenir reste, en revanche, encore très incertain, sera l'A400M d'Airbus, qui fera sa première sortie publique à ILA. L'avion de transport militaire, en pleine période d'essais en vol, ne restera toutefois que deux jours à Berlin, le temps peut-être de faire avancer un peu, côté allemand, les négociations toujours en cours pour le partage des 5,2 milliards d'euros de surcoût de ce programme, en retard de trois ans sur le calendrier. Avec 60 des 180 exemplaires commandés, l'Allemagne est en effet le plus important des cinq pays clients de l'A400M, dont le contrat révisé devrait initialement être signé en juin. Cette révision pourrait encore prendre du retard et n'aboutir finalement qu'en septembre, indiquait récemment Louis Gallois. Dans un entretien sur la radio BFM, le directeur de la stratégie d'EADS, Marwan Lahoud, estimait vendredi que le programme A400M se «  trouve au milieu du tourbillon budgétaire », tout en se disant «  confiant  » sur les chances de parvenir à un nouveau contrat «  à l'automne ».