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lundi 7 juin 2010

Le pétrolier maintient l'incertitude sur son dividende.



BP a tenu vendredi sa première conférence avec les analystes financiers depuis la catastrophe. Le PDG de BP ne s'est pas prononcé sur le dividende.

Aux Etats-Unis, la pression politique monte pour que BP ne paie pas des milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires, alors que la marée noire continue ses ravages. Mais le groupe pétrolier, qui tenait vendredi sa première réunion avec les analystes financiers depuis l'explosion de Deepwater Horizon, a joué son joker. Le président du conseil d'administration de BP, Carl-Henric Svanberg, a expliqué qu'il faudrait trouver le juste équilibre «  entre la rémunération des actionnaires, les besoins en investissements de l'entreprise et la couverture des coûts dus à la catastrophe ». La décision sera prise dans quelques semaines et annoncée avec les résultats du deuxième trimestre, le 27 juillet prochain. BP paie 10,5 milliards de dollars par an en dividendes.
Environ 40 % des actionnaires de BP sont américains, a rappelé Tony Hayward, le PDG de BP. Mais une baisse du dividende aurait un impact notable sur les fonds de pension britanniques. Ils ont en général environ 1,5 % de leurs actifs investis dans BP. Depuis la catastrophe, le groupe a perdu plus de 60 milliards de capitalisation boursière. Le fait que les marchés aient été orientés à la baisse ces dernières semaines accroît la difficulté pour les différents fonds, même s'ils sont bien diversifiés.
Tony Hayward a expliqué vendredi qu'il était encore impossible d'évaluer les coûts de la marée noire, mais que le groupe aurait peut-être une idée plus précise au moment de la publication des prochains résultats. L'hypothèse la plus pessimiste évoque 37 milliards de dollars. Même à ce niveau, les montants sont gérables pour BP, qui a généré 30 milliards de dollars de cash au cours des quatre derniers trimestres et qui a accès à 15 milliards de ligne de crédit. «  Nous générons énormément de cash-flow, a admis le patron de BP, ce qui nous donne la flexibilité de gérer les coûts de cet incident.  » Le groupe a néanmoins vu sa note de crédit abaissée la semaine dernière par les trois agences de notation.


Les demandes affluent:
Jusqu'à présent, les coûts directs provoqués par la marée noire ont dépassé le milliard de dollars pour le groupe pétrolier. Une grande partie des dépenses devraient être réglées d'ici à fin 2010, le reste s'étalant sur plusieurs années. Une provision sera incluse dans les comptes du deuxième trimestre. Le groupe a déjà versé 46 millions de dollars d'indemnisation et en fera autant en juin. Les demandes affluent. Le gouverneur de Floride, Charlie Crist, a demandé vendredi 100 millions de dollars. «  On ne peut pas réécrire l'histoire. Notre réputation dépendra de la façon dont nous réagissons à cette catastrophe », a souligné le patron de BP, qui a une nouvelle fois présenté ses excuses pour la pire catastrophe environnementale jamais connue aux Etats-Unis. Pour en tirer les leçons, le groupe a mis en place une entité dédiée à la marée noire, dirigée par l'Américain Bob Dudley.

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