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jeudi 3 février 2011

Après la marée noire, BP veut reconquérir la Bourse.

Le groupe britannique affiche une perte nette de 3,7 milliards de dollars pour 2010. BP veut repartir de l'avant, « plus petit » mais « plus sûr, plus agile et plus fort », a lancé par e-mail Bob Dudley, le nouveau directeur général, à ses salariés.

La marée noire dans le golfe du Mexique au printemps dernier a coûté à BP sa première perte annuelle depuis 1992. L'an dernier, la compagnie pétrolière britannique a essuyé une perte nette de 3,7 milliards de dollars, a-t-elle annoncé hier.
Elle va cependant reprendre la distribution d'un dividende, qui était suspendue depuis juin. Le dividende pour les trois derniers mois de l'année s'élèvera à 7 pence par action, soit moitié moins qu'avant la catastrophe. Il s'agit néanmoins d'un signe de confiance retrouvée très attendu par les actionnaires. Cette confiance s'appuie notamment sur les résultats de la fin de l'année. Au quatrième trimestre, les profits nets ont augmenté de 30 % en rythme annuel, à 5,6 milliards de dollars, soit un peu moins qu'attendu par les analystes.
Déterminé à tourner la page de la marée noire - la pire de l'histoire des Etats-Unis -qui va lui coûter 41 milliards de dollars, soit 1 milliard de plus qu'attendu, BP voit 2011 comme une année de consolidation, au cours de laquelle il compte mettre l'accent « sur la valeur plutôt que sur les volumes ».
Pour faire face au coût de la marée noire, BP s'est en effet lancé dans un veste plan de cessions. Bob Dudley, le nouveau DG du groupe depuis octobre, a ainsi annoncé hier la mise en vente de la moitié de la capacité de raffinage du groupe au Etats-Unis. « La consommation en énergie de la Chine équivaut déjà à celle des Etats-Unis et va doubler dans les vingt prochaines années, il nous faut nous tourner vers l'Est », s'est justifié le successeur de Tony Hayward. BP devrait du coup devenir le plus petit des raffineurs parmi les grandes majors internationales. 

Prêt à désinvestir:
Le groupe britannique, qui vient de signer un accord de participations croisées à 16 milliards de dollars avec le russe Rosneft - accord gelé hier par la Haute Cour britannique (voir ci-dessous)  -, veut mieux gérer son portefeuille d'actifs, pour être prêt à désinvestir plus rapidement s'il le faut. « Le marché pourrait être légèrement déçu par le manque de mesures radicales de restructuration, mais la catastrophe dans le golfe continue à poser problème et il est peut-être trop tôt », commentait hier Richard Griffith, analyste chez Evolution Securities. Certains investisseurs auraient notamment souhaité que BP sorte complètement du raffinage.
Depuis la catastrophe aux Etats-Unis, BP a cédé pour 22 milliards de dollars d'actifs et pense atteindre son objectif de 30 milliards en 2011. Conséquence immédiate : la production de BP devrait tomber à 3,4 millions cette année en raison de ces désengagements, contre de 3,8 millions de barils par jour l'an dernier. La compagnie fait cependant valoir que, pour la dix-huitième année consécutive, elle a trouvé, à périmètre constant, plus de nouveaux gisements de gaz et de pétrole en 2010 qu'elle n'en a produit. Surtout, elle ne compte pas rogner sur ses investissements d'exploration. Ceux-ci passeront de 18 milliards en 2010 à 20 milliards cette année. BP se targue d'avoir finalisé 15 décisions importantes d'investissement l'an dernier.
La reprise du dividende pourrait contrarier les autorités américaines, alors que les conséquences de la marée noire se font encore sentir. La vente de la raffinerie de Texas City est également sensible politiquement. Son explosion en 2005 avait coûté la vie à 15 personnes. BP a dû rappeler hier qu'il respecterait tous ses engagements.
Depuis le 20 avril, date de l'accident, la valeur de BP en Bourse a fondu de 25 %.

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