
Dominique Strauss-Kahn n'a pas encore remporté la bataille des primaires socialistes, s'il se décide à l'affronter. Il a, en revanche, déjà gagné celle de la crédibilité sur ses adversaires potentiels, selon le baromètre mensuel BVA pour « Les Echos », France Info et Absoluce. Sur les huit grands sujets testés par l'institut, l'actuel directeur général du FMI est jugé « le plus crédible » sur sept d'entre eux par l'ensemble des Français, Martine Aubry n'étant mieux placée que pour « réduire les inégalités ». Auprès des sympathisants de gauche, c'est peu ou prou la même musique : DSK arrive en tête dans six cas sur huit, ses rivaux ne le devançant que pour « défendre le modèle républicain » et « réduire les inégalités ». Si l'on fait la moyenne sur les huit thèmes, l'ancien ministre de l'Economie écrase ses concurrents potentiels, 47 % des sondés (45 % des sympathisants de gauche) le considérant comme « le plus crédible ». Martine Aubry (17 %), François Hollande (17 %) et Ségolène Royal (7 %) sont relégués très loin derrière.
Match nul Aubry - Hollande:
Plus inattendu, en fait, est le match nul, auprès des Français, à la deuxième place entre la première secrétaire du PS, Martine Aubry, et son prédécesseur, François Hollande. Le député de Corrèze est même jugé « plus crédible » que la maire de Lille pour « réduire la dette et les déficits » et « proposer une réforme efficace de la fiscalité ». Martine Aubry le surpasse toutefois encore globalement auprès des sympathisants de gauche (25 % contre 18 %). Elle creuse aussi un bel écart avec Ségolène Royal, qui, sur tous les sujets ou presque, est « très largement distancée », souligne Gaël Sliman, le directeur adjoint de BVA. Au grand dam de la présidente de Poitou-Charentes (lire ci-dessous).
Pas moins de 61 % des personnes interrogées par BVA pensent que Dominique Strauss-Kahn « mènerait à peu près la même politique que la droite aujourd'hui », alors qu'elles ne sont que 25 % à le dire de Martine Aubry, 39 % de François Hollande et 40 % de Ségolène Royal. Mais 49 % des sympathisants de gauche (contre 47 %) estiment que le patron du FMI « mènerait une politique vraiment différente de celle de la droite ».
« DSK gagne sur les deux tableaux, souligne Gaël Sliman. Chacun projette en lui ce qu'il veut y trouver : les électeurs de droite considèrent qu'il conduira une politique proche de celle de Nicolas Sarkozy, et ceux de gauche, le contraire. » Ce qui expliquerait, selon le directeur adjoint de BVA, les intentions de vote record (plus de 60 %) en sa faveur au second tour de la présidentielle. Mais, prévient-il, cette situation confortable « sera difficile à préserver » une fois que l'ancien ministre de Lionel Jospin se sera déclaré candidat aux primaires.
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