Ca y est, Free Mobile, qui doit lancer ses services en janvier 2012, a trouvé son partenaire. Le groupe a annoncé aujourd'hui avoir signé avec Orange un accord d'itinérance sur ses réseaux de deuxième et troisième générations (2G et 3G), confirmant nos informations. A condition d'avoir lui-même déployé un réseau couvrant le quart de la population française, le quatrième opérateur mobile pourra donc bien desservir la totalité des Français en Internet mobile dès l'année prochaine. Invité de France Inter, Stéphane Richard, PDG d'Orange, a officialisé l'accord :
Stéphane Richard
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Ce contrat devrait rapporter au maximum un milliard d'euros de recettes en six ans à l'opérateur historique, selon France Télécom. Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James Euro Equities, formule quant à lui une hypothèse de 500 millions d'euros sur 2012-2017 avec 5 millions de clients en 2017. Mais il est plus prudent que le patron et fondateur d'Iliad. En octobre, Xavier Niel avait évoqué l'ambition de réaliser un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros dans le mobile à l'horizon 2015, contre 2,9 milliards d'euros selon les estimations de Stéphane Beyazian.
L'information a euphorisé le marché : le titre Iliad bondissait de plus de 5 % à la mi-journée.
Bouygues risque de souffrir le plus:
Bouygues risque de souffrir le plus:
SFR et Bouygues Telecom avaient également ouvert des négociations secrètes avec le futur nouvel entrant sur le marché du mobile. Cependant, selon nos informations, seul France Télécom avait formalisé une offre incluant la 3G, SFR s'étant contenté de mettre au clair un contrat 2G... pour être prêts à réagir au moment où il faudrait faire une contre-offre sur la 3G. Mais France Télécom n'a pas laissé le temps à SFR de réagir. Quelques semaines ont suffi pour parvenir à boucler un accord, signé hier soir tard. Il faut dire que l'opérateur historique avait vraiment envie de décrocher ce contrat. Il a très mal vécu le fait que La Poste se tourne vers SFR pour lancer son opérateur mobile virtuel. Ce projet très ambitieux risque de capter une partie de la clientèle qui serait allée naturellement vers Orange, opérateur incarnant le mieux jusqu'à présent l'idée du « service public ».
De son côté, Bouygues Telecom a fini par entrer dans la danse sur le tard, et sans vraiment le dire. Le groupe de Martin Bouygues aurait proposé à Free de discuter de l'hébergement d'un « opérateur mobile virtuel avancé », c'est-à-dire gérant lui-même son réseau. Le troisième opérateur mobile est probablement celui qui risque de souffrir le plus de l'arrivée d'un numéro quatre. Free Mobile va probablement capter des clients chez tous ses rivaux. Bouygues Telecom, soumis aux mêmes obligations que les autres (couverture nationale en 3G), aura plus de mal à rentabiliser ses investissements qu'Orange et SFR qui ont les plus grosses parts de marché.
Le bâton réglementaire n'était pas loin:
Le bâton réglementaire n'était pas loin:
Free a failli aller au contentieux. Pendant un an, les trois opérateurs mobiles lui ont présenté un front uni, répétant que fournir de l'itinérance 3G n'était pas une obligation prévue dans les licences mobiles. Xavier Niel avait parlé d'attaquer après le 31 décembre si aucune solution ne se profilait. Argument : dans le monde de l'Internet, un réseau doté de capacités suffisantes ne peut refuser l'interconnexion. Même si le monde du mobile souffre quelques exceptions... Finalement, l'opérateur a préféré se donner encore un peu de temps.
Il faut dire qu'Orange était sous pression pour signer. L'année dernière, l'Autorité de la concurrence a ouvert une enquête sur les offres de quadruple play couplant fixe et mobile : avec Open Orange, l'opérateur historique risquait de proposer des offres « non-réplicables » par les concurrents dans les zones dégroupées, et en particulier pour le dernier opérateur non-convergent, Free. Orange n'était donc pas seulement mû par la carotte financière : le bâton réglementaire n'était pas loin.
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