Sur la place de la constitution, à Malaga. Le gouvernement espagnol a annoncé que les les retraités devraient désormais payer leurs médicaments, ce dont ils étaient dispensés.
Après l'administration centrale, c'est au tour des puissantes régions espagnoles de se serrer la ceinture.
En 2012, les communautés autonomes doivent faire passer leurs déficits sous la barre de 1,5 % du PIB. Régulièrement épinglées par les agences de notation et les observateurs internationaux, les régions représentent environ 35 % des dépenses publiques espagnoles. En 2011, ce sont ces administrations qui ont provoqué en grande partie le dérapage du déficit public, des 6 % du PIB promis à Bruxelles aux 8,51 % finalement constatés. Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy multiplie les pressions pour qu'elles aussi se plient à la règle de l'austérité.
Première étape, samedi dernier: Rajoy a réuni 11 des 17 présidents de région, ceux appartenant à sa formation, le Parti populaire (PP). Verdict: «J'ai perçu une réaction optimale de la part de l'ensemble des administrations impliquées, a déclaré le chef de l'exécutif. Résignées, si vous voulez, mais en tout cas résolues à respecter leurs nouvelles obligations.» En clair, les régions doivent mettre à jour leurs budgets pour prendre en considération des comptes nationaux. Car les transferts provenant de l'administration centrale seront limités. La seconde étape a eu lieu mercredi, avec la convocation par la ministre de la Santé, Ana Mato, des responsables régionaux. La santé est, avec l'éducation, le poste principal de dépense des communautés autonomes. Or Madrid a décidé de rogner 7 milliards d'euros sur le budget sanitaire.
Les retraités paieront plus cher leurs médicaments:
Pendant des semaines, les présidents de région ont lancé des ballons d'essai et ont envisagé de nouvelles pistes destinées à dépenser moins: institution d'un ticket modérateur sur les consultations ou sur les médicaments, réduction de la palette de soins offerts gratuitement, voire recentralisation de l'administration de la santé.Aujourd'hui, Mato veut pousser les gouvernements autonomes dans une même direction. Première mesure annoncée: les retraités devront payer leurs médicaments. Jusqu'à présent, ils en étaient dispensés ; désormais, ils acquitteront 10 % du prix indiqué sur l'étiquette, jusqu'à un maximum de 18 euros par mois. Quant aux actifs, eux aussi devront payer davantage. La facture oscillerait entre 50 et 60 % du prix total, en fonction de la feuille d'impôt de chaque Espagnol. Pour le moment, tous les actifs paient le même tarif, 40 % du prix réel. Cette nouvelle tarification doit permettre d'économiser 3,7 milliards d'euros.
Le gouvernement central entend enfin exercer son rôle de gendarme des comptes. Avant la fin du mois, les communautés autonomes devront présenter à Madrid un «plan de rééquilibrage financier» détaillant les mesures destinées à rétablir les comptes. Ce mercredi, le secrétaire d'État aux Régions a menacé les régions laxistes. «Les communautés autonomes pourront être l'objet d'une intervention si elles s'avèrent incapables de respecter leurs obligations financières», a déclaré Antonio Beteta. Autrement dit, Madrid pourrait prendre les commandes dans les régions trop dépensières. Une véritable révolution dans l'un des pays les plus décentralisés d'Europe.
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