Le rachat de Direct 8 par Canal+ épinglé .
Le rachat par Canal+ de Direct 8 et Direct Star,
les chaînes gratuites de la TNT du groupe Bolloré, "soulève des doutes
sérieux d'entraves à la concurrence", a estimé aujourd'hui l'Autorité de la concurrence, qui a décidé d'ouvrir une phase d'examen approfondi concernant l'opération.
"Dans le cadre de l'examen du dossier, et à la suite d'une première
consultation des acteurs du marché, l'Autorité considère que l'opération
soulève des doutes sérieux d'entraves à la concurrence et nécessite
l'ouverture d'une phase d'examen approfondi (phase 2)", a annoncé le
gendarme de la concurrence dans un communiqué.
L'enquête menée jusqu'ici sur ce projet de rachat, annoncé en septembre par Canal+
et notifié le 5 décembre, "tend en effet à montrer" que la position de
Groupe Canal Plus, principal opérateur de télé payante, "pourrait lui
permettre de restreindre la concurrence", détaille l'Autorité.
Le CSA consulté
:
"L'instruction a également relevé que des risques sérieux subsistaient
quant aux conditions dans lesquelles les chaînes gratuites concurrentes
pourront accéder au catalogue de films de StudioCanal", poursuit-elle.
L'Autorité de la concurrence, qui avait reçu le 27 mars des
"propositions d'engagements" de la part de Canal+ concernant ce projet
de rachat, estime en outre, après avoir "de nouveau consulté les acteurs
du marché", que "les engagements présentés par le Groupe Canal Plus ne
suffiraient pas à remédier de façon efficace aux effets de l'opération
qui soulèvent des doutes sérieux relatifs au fonctionnement de la
concurrence sur les marchés concernés".
Le gendarme de la concurrence compte maintenant consulter le Conseil
supérieur de l'audiovisuel (CSA) et l'autorité de régulation des
télécoms (Arcep), et "procèdera également à une consultation élargie des
acteurs du marché", pour voir notamment "si les fortes positions de
Groupe Canal Plus dans les marchés de la télévision payante sont
susceptibles de porter atteinte à la concurrence sur les marchés de la
télévision gratuite". Cet examen doit s'effectuer en principe dans un
délai de 65 jours ouvrés, qui pourrait être allongé si nécessaire.
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