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mardi 17 avril 2012

Zone euro : la nervosité domine toujours.

Le siège de la BCE, à Francfort.
Le siège de la BCE, à Francfort.


 La polémique autour du rôle de la Banque centrale européenne et la situation préoccupante de l'Espagne, tombée en récession au premier trimestre de cette année, préoccupent les investisseurs.



Les tensions restent très fortes dans la zone euro, alimentées tout à la fois par les préoccupations concernant l'Espagne, où les taux obligataires se sont fortement tendus lundi, et par la polémique lancée, dans le cadre de la campagne présidentielle française, autour du rôle de la Banque centrale européenne (BCE).
Le président-candidat, Nicolas Sarkozy, a affirmé dimanche qu'il entendait, s'il était réélu, «ouvrir le débat» sur la BCE et son action dans le soutien de la croissance en Europe. Et, si le gouvernement allemand a la «conviction profonde» que cette dernière doit exercer son mandat «de manière indépendante», le ministère des Finances, à Berlin, n'a pas souhaité commenter plus avant les déclarations françaises.
Au plus fort des tensions de la zone euro, en fin d'année dernière, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel étaient pourtant tombés d'accord pour ne plus évoquer publiquement le rôle de la BCE afin de préserver son indépendance dans la gestion de la crise. Une stratégie qui s'était avérée payante puisque la Banque centrale européenne avait eu les mains libres, grâce à cela, pour se lancer dans son opération de refinancement illimitée des banques à trois ans. Cette opération a permis à ces dernières d'améliorer leurs fonds propres et de se porter acquéreurs d'obligations d'État au premier trimestre, ce qui a apaisé les tensions sur les marchés de dette. Mais au moment où les effets de cette politique commencent à s'estomper, le nouvel appel du pied à la BCE lancé par la France risque de contribuer à un regain de nervosité.

Alors que la zone euro a enregistré en février un excédent de son commerce extérieur de 2,8 milliards d'euros, contre un déficit de 7,9 milliards en janvier, c'est sur l'Espagne que les investisseurs ont les yeux braqués. Signe de leur inquiétude, à voir le pays réussir à réduire son déficit public, le taux à 10 ans des obligations espagnoles évoluait lundi au-dessus des 6% pour la première fois depuis 2012.

L'Espagne en récession:

Le ministre de l'Économie espagnol, Luis de Guindos, a reconnu que son pays était retombé dans la récession au premier trimestre, sans toutefois donner de chiffre précis, celui-ci devant être rendu public le 30 avril. Il a déclaré dans une interview au journal El Mundo que la contraction du PIB (produit intérieur brut) serait du même ordre que celle du dernier trimestre 2011, soit environ 0,3%.
Mais s'il évoque les «doutes sur l'euro» pour expliquer la nervosité des marchés, il continue d'affirmer que «l'Espagne ne va pas demander un plan de sauvetage» et n'a «absolument pas de problèmes ni de besoins urgents de financement».
La Banque centrale européenne a relayé de son côté ce message de confiance. Pour la cinquième semaine d'affilée, elle a annoncé lundi n'avoir toujours procédé à aucun rachat d'obligations d'État de la zone euro.
Cette crise dans la zone euro ressurgit au moment où ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays du G20 se réunissent à la fin de la semaine à Washington pour évoquer «l'état de la reprise mondiale et les politiques à adopter pour assurer la stabilité en Europe et améliorer la croissance globale».

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