Lancement, le 17 mai 2012 à Changwon, du Hemu-430X du constructeur Hyundai-Rotem. Ce nouveau prototype, qui peut rouler à 430 km/heure, est le quatrième train le plus rapide du monde.
L'exportation est la priorité de ce nouveau prototype de troisième génération, 100 % coréen.
Son nez en forme d'obus futuriste tient plus du Shinkansen japonais que du TGV Atlantique. Le nouveau train à grande vitesse sud-coréen, le Hemu-430X, a définitivement rompu le cordon ombilical avec ses racines françaises pour mieux partir à l'assaut des marchés mondiaux et concurrencer Alstom, son lointain géniteur.
Le constructeur Hyundai-Rotem a lancé sur les rails, le 17 mai à Changwon, son nouveau prototype capable de rouler à 430 km/heure, devenant le quatrième train le plus rapide du monde, roulant sur les talons de ses concurrents français, chinois et japonais. Une façon de frapper à la porte du club très fermé des exportateurs de très haute vitesse et d'afficher des ambitions dévorantes. «Ce train a pour vocation de concurrencer ceux d'Alstom, de Siemens et des Japonais», explique Kim Bong Gu, représentant à Séoul de Systra, le spécialiste français de l'ingénierie ferroviaire.
Un pilier de la croissance du pays:
L'entreprise française qui avait participé au lancement du premier TGV sud-coréen dans les années 1990, dans le cadre d'un transfert de technologie entre Hyundai et Alstom, n'a pas été conviée à ce nouveau projet. Car le Hemu-430X se veut un train «100 % made in Korea», développé par une cinquantaine d'entreprises et d'instituts de recherches locaux, avec l'appui volontariste du gouvernement à hauteur de près de 80 millions de dollars. Il s'agit de la troisième étape du programme «haute vitesse» de Séoul, après le «copié-collé» du TGV Atlantique négocié avec Alstom, suivi du KTX 2, lancé en 2009 qui marquait une «coréanisation» massive des technologies.Le nouvel engin, qui roulera à 370 km/heure en exploitation commerciale, est équipé des dernières avancées du secteur avec une motorisation répartie sur l'ensemble des voitures qui permet de gagner en vitesse, à l'image de l'AGV d'Alstom. Son exportation est un enjeu stratégique pour le pays du Matin calme: il fait partie des futurs «engins de croissance» définis par le président Lee Myung-bak pour permettre à la quatrième économie d'Asie de poursuivre son ascension, aux côtés du nucléaire ou de la robotique.
Des questions jugées indiscrètes:
Les secrets du nouveau train et ses potentiels débouchés sont jalousement gardés par Hyundai-Rotem, qui a jugé les questions du Figaro trop indiscrètes. En réalité, le constructeur a en ligne de mire la liaison Rio-Sao Paolo et à plus long terme les marchés indien et saoudien. Séoul est toujours à la recherche de son premier contrat à l'export et découvre les aléas d'un marché ultraconcurrentiel où les pays acheteurs sont en position de force.Pour percer, Hyundai espère tirer profit des déboires du TGV chinois dont les perspectives sont plombées depuis la catastrophe de Wenzhou, l'été dernier. «C'est une opportunité pour les Coréens dont la technologie est plus sûre tout en restant fortement compétitive en matière de prix face aux Européens et Japonais», explique Kim Bong Gu. Reste un handicap, l'absence d'expérience en service du Hemu-430X. Pour démontrer sa fiabilité, Hyundai va tester son dernier né sur 100 000 km jusqu'en 2015 avant son lancement commercial en Corée du Sud en 2016.
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