Infolinks

Google Recherche

mardi 29 mai 2012

Le patron de Publicis défend sa rémunération.


Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe. Crédit: S. Soriano/Le Figaro
Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe. 
 
 
 Maurice Lévy a désamorcé la polémique sur sa rémunération différée de 16 millions d'euros, la justifiant devant ses actionnaires par les performances de son groupe depuis quinze ans.
 
 
 
Pas de bronca à l'assemblée générale de Publicis Groupe qui se tenait ce mardi matin au siège du numéro trois mondial de la communication, avenue des Champs Élysées à Paris. La presse n'a même pas eu à attendre les questions des actionnaires pour connaître la ligne de défense du groupe concernant la rémunération différée de 16 millions d'euros perçue par son président du directoire, Maurice Lévy, qui a fait l'objet d'une violente polémique en mars dernier.
Dans son intervention, le patron a rappelé les chiffres de son groupe depuis qu'il en a pris la présidence en 1996: chiffre d'affaires multiplié par plus de dix, résultat net multiplié par 26, nombre de salariés multiplié par neuf… En quinze ans, Publicis est passé de la 14e à la 3e dans la hiérarchie des groupes mondiaux de communication et la capitalisation boursière a été multipliée par 20.
En renfort, Elizabeth Badinter, présidente du conseil de surveillance, a clairement affiché son soutien total au président du directoire. «Aucune entreprise n'a jamais eu un meilleur capitaine. Il est rassurant pour nous tous qu'il soit à la barre. Son expérience est indispensable et nous avons la certitude qu'il saura nous mener à bon port» a-t-elle déclaré. Amaury de Sèze, membre du conseil de surveillance et président du comité de rémunération, a de son côté rappelé que cette enveloppe de 16 millions correspondait à une «rémunération conditionnelle différée», décidée en 2003 à la suite du rachat de l'américain B3com, qui a été «un grand pari industriel et financier» pour Publicis, a-t-il souligné.
Le système, approuvé en assemblée générale en 2008, retient plusieurs objectifs quantitatifs et qualitatifs (croissance organique du revenu, taux de résultat net, évolution de ce résultat par rapport aux pairs, évolution du cours…), tous atteints sur la période concernée.

Moins que les autres patrons concurrents:

«Ce dispositif a permis de s'assurer de la présence durable de Maurice Lévy et de lier le montant versé à la performance réalisée tout au long de ces neuf années», a indiqué Amaury de Sèze. Sa rémunération est dans la moyenne des patrons du CAC 40 et, au regard de la rémunération totale annuelle touchée par les patrons des concurrents de Publicis, les 16 millions d'euros n'ont même rien d'exubérants.
En moyenne entre 2009 et 2011, les alter egos de Maurive Lévy chez WPP, Omnicom et Interpublic ont gagné 9,7 millions d'euros par an, contre 5,6 millions pour le Français, selon le cabinet Mercer, qui avait par ailleurs estimé que l'autre option, qui était de constituer un capital de plus de 16 millions d'euros pour alimenter un régime de retraite complémentaire en ligne avec les pratiques du CAC 40, aurait exigé de constituer un capital de 16,1 millions d'euros.
À vrai dire, la question qui taraudait le plus les actionnaires ce mardi matin était le dividende, resté stable à 0,70 euro. Maurice Lévy, dont le mandat a été renouvelé jusqu'en 2015, l'a justifié par le rachat par le groupe de 18 millions de ses propres actions auprès du japonais Dentsu pour un montant de 644,4 millions d'euros. L'opération aura un effet positif sur le bénéfice net par action dilué de l'ordre de 6% en 2012 et de 7% en année pleine.
«Nous allons bien entendu revenir à une augmentation normale du pay out», a assuré Maurice Lévy, précisant que son groupe comptait toujours atteindre un taux de distribution d'un tiers à moyen terme et qu'un taux de 33-35% n'était «pas inatteignable». «Ce taux de distribution dépassera 25% l'an prochain», a-t-il promis à ses actionnaires.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire