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mardi 29 mai 2012

L'Espagne essaie de rassurer l'Europe.

Mariano Rajoy, lors d'une conférence de presse au siège de sa formation, le Parti populaire, lundi.
Mariano Rajoy, lors d'une conférence de presse au siège de sa formation, le Parti populaire, lundi.


 Le chef de l'exécutif, Mariano Rajoy, privilégie une solution nationale pour sauver le secteur bancaire, mais il reconnaît de graves difficultés de financement.


L'Espagne explore toutes les pistes pour financer la recapitalisation de ses banques. La priorité est une intervention nationale, qui permettrait à Madrid de conserver le contrôle de son secteur financier. Interrogé ce lundi sur la possibilité de faire appel au Fonds de stabilité européen, le chef de l'exécutif a écarté «tout sauvetage des banques espagnoles». Mariano Rajoy démentait ainsi une hypothèse posée par le journal El Mundo . Selon le quotidien, qui cite une source gouvernementale anonyme, Madrid serait prêt à solliciter l'aide de l'Europe, voire du FMI, pour soutenir ses banques.
Rajoy, dont les apparitions face aux médias sont rares, a improvisé ce lundi une conférence de presse au siège de sa formation, le Parti populaire (PP). Les circonstances l'exigeaient: vendredi dernier, Bankia, la quatrième banque du pays, avait annoncé un nouveau besoin de financement public de 19 milliards d'euros. Ce lundi, les investisseurs ont manifesté leur très grande inquiétude à l'égard de Bankia et de l'ensemble du système bancaire. La banque a perdu jusqu'à 30% de sa valeur à la Bourse de Madrid et a entraîné dans sa chute ses principales concurrentes. La prime de risque de la dette souveraine, quant à elle, s'est envolée au-delà des 500 points et a battu tous les records antérieurs.

Risque d'asphyxie:

El Mundo calcule qu'en plus du cas de Bankia, trois autres caisses d'épargne - Caixa Catalunya, Nova Galicia et Banco de Valencia - nécessiteraient quelque 30 milliards d'euros pour atteindre les objectifs de provisions fixés par le gouvernement. Le gouvernement central devra en outre garantir les émissions des régions espagnoles, qui doivent refinancer 35 milliards d'euros de dette en 2012.
Rajoy a reconnu explicitement le risque d'asphyxie. «Lorsque la prime de risque dépasse les 500 points, il devient très difficile de se financer. Il faut résoudre le problème de financement, de liquidité et de soutenabilité des pays qui respectent leurs engagements», a-t-il réclamé. Un appel, à peine voilé, à l'intervention sur les marchés de la Banque centrale européenne. Rajoy s'est également prononcé «en faveur» de prêts du Fonds de stabilité européen concédés directement aux banques, sans passer par les États. La formule pourrait permettre de renflouer les établissements de crédit tout en ménageant la susceptibilité des gouvernements.
«Il est difficile de connaître la position finale du gouvernement, juge Juan Carlos Martínez Lázaro, professeur d'économie à l'IE Business School. Le cas de Bankia montre que l'exécutif préfère utiliser la dette publique pour financer la restructuration des banques. La question est de savoir s'il pourra réitérer l'opération avec les trois autres banques problématiques. Cela dépendra du montant nécessaire. Je pense que le gouvernement veut d'abord connaître le résultat des audits.»
Deux cabinets sont en effet chargés de soumettre les banques espagnoles à des stress tests dont les résultats seront connus à la mi-juin. Trois autres sociétés devront ensuite évaluer de manière plus détaillée les bilans des établissements et la qualité de leurs actifs financiers.

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