Comme tous les lundis de Pentecôte, le cru 2012 tombera… un lundi. Lundi prochain, en l'occurrence. Comme depuis 2008, année où il est redevenu un jour férié presque comme les autres, les écoles, les collèges, les lycées, les universités, les administrations et la majorité des entreprises seront fermés. Et les salariés, fonctionnaires ou employés dans le privé, pourront passer la journée en famille. Un retour à la tradition, validée par le Conseil d'État après plusieurs années d'un imbroglio politique et syndical provoqué par l'instauration par Jean-Pierre Raffarin de la Journée nationale de solidarité, le lundi de Pentecôte.
Faisant suite à la canicule de l'été 2003, qui avait engendré le décès de 15.000 personnes âgées et mis en évidence l'isolement de certains aînés, le premier ministre avait instauré une taxe de 0,3 % sur la masse salariale, payée par les employeurs pour financer une partie des dispositifs de lutte contre la dépendance (elle frappe aussi les revenus du capital et du patrimoine). En contrepartie, les salariés devaient «offrir» une journée de travail supplémentaire. Les employeurs étaient libres d'en fixer les modalités par accord d'entreprise ou de branche - à défaut, le lundi de Pentecôte était retenu.
Face à la pagaille, la règle a été revue en 2008: les salariés «doivent» sept heures de travail supplémentaire par an. Le plus souvent, une RTT ou un jour de congé leur est supprimé ; il arrive que ces sept heures soient découpées au fil de l'année. Beaucoup de grandes entreprises font cadeau de cette journée à leurs salariés. Le lundi de Pentecôte, lui, est redevenu férié. La taxe est toujours là, qui a rapporté 2,33 milliards en 2011, dont 60 % destinés aux personnes âgées et 40 % à celles handicapées.
«Cotisation de solidarité» bientôt à l'étude:
Le lundi de Pentecôte 2012 «chômé mais cotisé» sera-t-il le dernier? La CFTC a en tout cas écrit mardi à François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Michel Sapin (Travail) pour leur rappeler leurs positions quand ils étaient dans l'opposition. «Ils nous avaient tous soutenus en martelant que c'était une fausse bonne idée, rapporte Joseph Thouvenel, le vice-président de la centrale chrétienne. Nous leur demandons donc de tenir leurs engagements et d'abroger toutes les dispositions législatives qui obligent un salarié à travailler sans être payé par son employeur.» Le nouvel exécutif n'a pas encore donné de réponse. Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales en charge du dossier, s'est juste bornée la semaine dernière à indiquer que «des discussions avec les partenaires sociaux débuteront à la fin de l'année pour la mise en place d'un dispositif d'accompagnement de fin de vie financé par une cotisation de solidarité».La ministre a également très clairement rappelé que le gouvernement s'interdirait de recourir à un système d'assurances privées pour financer la perte d'autonomie dont les besoins financiers sont abyssaux à terme (environ 30 milliards). L'idée d'une seconde journée de solidarité, qui rapporterait 2 milliards par an, a été écartée par le candidat Hollande, devenu depuis président…
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