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mardi 12 juin 2012

Crise : les retraits d'argent pourraient être plafonnés.

Des Grecs retirent de l'argent à un guichet bancaire à Athènes.
Des Grecs retirent de l'argent à un guichet bancaire à Athènes.


 En cas d'événement extrême, telle une sortie de la Grèce de la zone euro, les dirigeants européens envisagent de limiter les retraits d'argent «au moins en Grèce». Les accords de Schengen pourraient être suspendus.


La sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus un tabou depuis plusieurs mois. Le pays jouera son maintien ou son éviction de l'union monétaire lors des élections législatives de dimanche prochain. Pour limiter les répercussions de cette décision au sein de l'Union européenne, des responsables financiers européens discuteraient depuis six semaines, pendant des téléconférences, des plans d'urgence à mettre en place.
Des responsables de l'Union européenne ont indiqué hier à Reuters que plusieurs hypothèses étaient sur la table. Parmi elles, la solution extrême qui consisterait à imposer, au moins en Grèce, des contrôles aux frontières. Les discussions ont porté sur la possibilité de suspendre les accords de Schengen, qui organisent la libre circulation et les contrôles aux frontières dans la majorité des 27 pays de l'UE.

90 millions d'euros sortis des banques françaises:

Autre solution d'urgence: le plafonnement des retraits aux distributeurs de billets et des contrôles sur les mouvements de capitaux, «au moins en Grèce». Les retraits massifs se multiplient en Europe, alors que les épargnants s'inquiètent pour leurs économies. D'après les données compilées par Reuters auprès de 120 banques cotées européennes l'an dernier, plus de 120 milliards d'euros ont été sortis de deux banques en Belgique, dont Dexia, en cours de démantèlement. Les banques françaises les plus exposées à la Grèce ont enregistré des retraits de dépôts de 90 millions d'euros, dont 30 millions pour chacune des banques BNP Paribas et Crédit agricole. Trente milliards d'euros ont quitté les coffres des banques italiennes.
Les banques grecques subissent de plein fouet ce mouvement de panique: les cinq plus grandes banques du pays ont enregistré pour 37 milliards d'euros de sorties de dépôts l'an dernier. Les banques helléniques ont perdu 72 milliards d'euros de dépôts depuis le début 2010.

Limiter la fuite des capitaux:

Ces retraits se font au profit des banques britanniques, situées en dehors de la zone euro et plutôt exposées aux marchés performants d'Asie, telle que HSBC et Barclays. L'an dernier, plus de 140 milliards d'euros ont été déposés dans quatre grands établissements financiers au Royaume-Uni. Les banques suisses, comme Credit Suisse et UBS, ou même russes, comme Sberbank et VTB, accueillent ces dépôts massivement.
D'où la nécessité d'agir vite en Europe pour limiter les fuites qui risquent de s'accentuer en Espagne et en Italie en cas de sortie de la zone euro de la Grèce. Même si aucune décision concrète n'a pour l'instant abouti, la nécessité de mettre en place ces mesures fait l'unanimité. «Il ne s'agit pas de discussions politiques, il s'agit de discussions entre experts financiers qui doivent se préparer à toute éventualité», a précisé une de ces sources.

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