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mardi 12 juin 2012

Les prix Nobel sont aussi victimes de la crise.


Les coûts d'organisation de la cérémonie de remise des prix seront également revus à la baisse.
Les coûts d'organisation de la cérémonie de remise des prix seront également revus à la baisse.
 
 
 Les lauréats 2012 recevront une dotation inférieure de 20% à ceux de l'année dernière, a annoncé la fondation Nobel. Celle-ci fait fructifier depuis 1901 la fortune léguée par Alfred Nobel.
 
Les prix Nobel ne seront pas épargnés par la cure d'austérité cette année. Les lauréats qui se verront décerner en décembre la prestigieuse récompense recevront une somme inférieure de 20% à celle de leurs prédécesseurs, a annoncé la fondation Nobel ce mardi. Ce «coup de pouce» financier atteindra tout de même environ 8 millions de couronnes suédoises, soit 903.400 euros. Depuis 2001, les lauréats, jusqu'à trois par prix, se partageaient 10 millions de couronnes suédoises.
«Cette mesure est nécessaire pour éviter de mettre en péril son capital sur le long terme», estime La Fondation Nobel dans un communiqué. La mission de l'institution est d'assurer «la perpétuité» de la remise des prix en toute indépendance. Or, les perspectives économiques se sont dégradées, précise aujourd'hui la Fondation. De plus, ses dépenses de fonctionnement ont été, ces dix dernières années, supérieures au rendement de son capital. Les coûts administratifs et d'organisation de la cérémonie de remise des prix seront donc, eux aussi, revus à la baisse.
Créée en 1901, la Fondation Nobel est chargée de faire fructifier la fortune léguée par Alfred Nobel lui-même, décédé en 1896. Un an avant sa mort, le chimiste suédois, sans héritier, avait rédigé un testament dans lequel il attribue un objectif précis à sa fortune de 31 millions de couronnes: elle «constituera un fonds dont l'intérêt devra être annuellement distribué, sous forme de prix, à ceux qui, pendant l'année précédente, auront apporté les plus grands bienfaits à l'humanité.»

Le capital diminue jusqu'à l'après-guerre:

Depuis, le capital de l'institution, et donc le chèque remis aux lauréats, a connu des hauts et des bas. À sa création, la fondation Nobel se fixe pour principe de réaliser des placements peu risqués, en l'occurence des obligations d'États et des prêts adossés à des hypothèques. Mais le capital hérité d'Alfred Nobel diminue rapidement, d'autant que la fondation est soumise à une lourde taxation qui en fait le premier contribuable de Suède. En 1923, les taxes représentent même une somme supérieure à celle versée aux lauréats. Cette année-là, les gagnants du prix Nobel reçoivent 114.000 couronnes, soit 37% de la valeur nominale du premier prix décerné en 1901.
Avec la Grande dépression des années 1930 et la Seconde guerre mondiale, le capital de la fondation stagne. Les choses changent après-guerre: en 1946, la fondation obtient un statut qui l'exonère de taxes en Suède, puis sept ans plus tard aux États-Unis. De plus, en 1953, le gouvernement suédois autorise la fondation à investir librement son capital. Tandis que son conseil d'administration se dote d'une expertise financière, elle est désormais autorisée à investir dans la plupart des marchés d'actions.
En 2000, l'institution modifie une nouvelle fois ses règles. Jusqu'alors, le financement des prix s'appuyait uniquement sur les intérêts et les dividendes perçus par la fondation, selon le voeu d'Alfred Nobel. Les profits réalisés sur les ventes d'actifs sont désormais inclus. En 2010, 38% des investissements étaient réalisé en Suède, le reste à l'étranger.

Le prix retrouve en 1991 son niveau de 1901:

Depuis lors, le capital de la fondation a grimpé. Fin 2011, il s'élevait à 2,973 milliards de couronnes (335,7 millions d'euros), soit près de cent fois plus en valeur nominale que la somme léguée par Alfred Nobel. Il accuse toutefois une légère baisse de 6% par rapport à l'année précédente.
Logiquement, le montant versé aux lauréats a lui aussi progressé: de 175.000 couronnes en 1953, le chèque monte à près de 226.000 couronnes en 1960 et 400.000 dix ans plus tard. Les années 1980 et le début des années 1990 marquent un véritable bond: 880.000 couronnes en 1980, 5,4 millions en 1990, et 9 millions en 2000. Avec l'inflation et les difficultés de l'institution, le pouvoir d'achat attribué au prix ne retrouve qu'en 1991 son niveau de 1901. Il est resté supérieur depuis.
Reste à savoir comment les lauréats dépenseront cette coquette somme. Libre à eux de les dédier à de nouveaux travaux de recherche, à l'exemple de Marie Curie. D'autres l'ont reversé à des oeuvres de charité comme Al Gore ou plus récemment Barack Obama. Mais rien ne les empêche de suivre l'exemple de Franco Modigliani, prix d'Économie en 1985, qui, selon le classement du magazine Time , s'est acheté un bateau grâce à son prix ou Richard Roberts, co-lauréat du Nobel de médecine 1993, qui a créé un terrain de croquet dans son jardin.


Le prix d'Économie, cas à part:

Dans son testament, Alfred Nobel identifie cinq disciplines: la physique, la chimie, la médecine, la littérature et la paix. Le prix d'Économie n'est, quant à lui, créé qu'en 1968 par la Banque de Suède, la Riksbank. Officiellement appelée «prix en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel», il est accompagné, comme les Nobel, d'un chèque de 10 millions de couronnes suédoises. Mais c'est la Banque de Suède, et non la fondation Nobel, qui en assure le financement.

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