Les véhicules diesel peuvent pour le moment rester en circulation.
Après que l'OMS a classé les gaz d'échappement des moteurs diesel comme substances cancérogènes, les industriels en Europe se disent surpris, soulignant leurs avancées techniques.
Les associations de défense des moteurs diesel affûtent leurs armes après que l'organisation mondiale de la santé (OMS) a fait évoluer son avis sur le caractère cancérogène des gaz d'échappement des moteurs diesel. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l'agence pour le cancer de l'OMS, a en effet relevé hier la classification de ces particules de «cancérogènes probables» à «cancérogènes certains» pour l'homme.
La réaction des ténors du secteur ne s'est alors pas fait attendre. Ces derniers affirment que les moteurs diesel modernes émettent aujourd'hui beaucoup moins de particules qu'il y a dix ans et que les travailleurs de la plupart de ces industries sont moins exposés aux fumées. Le Diesel Technology Forum, basé à Washington, qui représente notamment les constructeurs automobiles et de camions, a affirmé que les moteurs diesel fabriqués aux États-Unis et dans les autres pays développés émettent peu de particules toxiques. Le groupement industriel précise que les acteurs du secteur (à savoir les fabricants de moteurs diesel, les équipementiers, les raffineurs et les fabricants de technologies de contrôle des émissions) ont investi des milliards de dollars dans la recherche sur les technologies et les stratégies de réduction des émissions. Allen Schaeffer, directeur général du forum, a ainsi affirmé que «les véhicules diesel de nouvelle technologie utilisent des carburants à très faible teneur en soufre et leurs émissions sont proches de l'émission zéro en oxydes d'azote, en hydrocarbures et en particules».
Allen Schaeffer ajoute que les carburants à très faible teneur en soufre ont été développés à partir de l'an 2000 et que le gouvernement considère que l'ensemble de la flotte de camions aux États-Unis est renouvelées tous les 12 à 15 ans. De son côté, l'Association des constructeurs européens d'automobiles s'est déclarée surprise par l'annonce de l'OMS, ajoutant que l'industrie automobile devrait «étudier les données de l'enquête dans le moindre détail».
Les moteurs diesel utilisés dans de nombreux secteurs:
La flotte de véhicules diesel s'est fortement développée depuis 1995, favorisée par des politiques fiscales avantageuses. De fait, si le diesel émet des particules fines, il est en revanche réputé meilleur pour le climat que le moteur à essence car il génère moins de CO2 au kilomètre. Ainsi, en France, près de 60% du parc automobile est aujourd'hui constitué de véhicules diesel, contre à peine plus du quart en 1995. Par ailleurs, les trains tels que les TER ou les bateaux fonctionnent également avec des moteurs diesel.Mais le secteur des transports n'est pas le seul à utiliser des moteurs diesel. Le CIRC insiste sur le fait que ces moteurs font fonctionner les générateurs d'électricité ou qu'ils sont utilisés par le secteur minier. Le docteur Otis W. Brawley, directeur de la Cancer Society, qui s'apprête à emboîter le pas de l'OMS, s'inquiète des conséquences des gaz d'échappement des moteurs diesel sur l'industrie minière. «Je ne pense pas que c'est mauvais d'avoir un véhicule diesel. Mais je ne pense pas que ce soit bon de respirer les gaz d'échappement. Je ne suis pas inquiet au sujet de ceux qui possèdent un véhicule diesel, mais davantage pour ceux qui s'intéressent aux voitures anciennes et pour ceux qui travaillent dans les mines», confie-t-il au New York Times.
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