Les opérateurs de centrales nucléaires exigent des dommages et intérêts suite à la décision de l'Allemagne l'an dernier de renoncer à l'atome.
La «révolution énergétique» d'Angela Merkel pourrait coûter plus cher
que prévu à l'Allemagne. Les opérateurs de centrales nucléaires du pays
entendent en effet obtenir réparation alors que Berlin a décidé l'année
dernière de renoncer à l'atome. Résultat: les géants de la filière
réclament 15 milliards d'euros de dommages et intérêts à l'État, selon le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung ce
mercredi. E.ON, le numéro un allemand de l'énergie, demande à lui tout
seul «au moins 8 milliards d'euros» de dédommagement. Un «ordre de
grandeur» confirmé par le groupe,
qui a déposé plainte auprès de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe,
dans l'ouest du pays, en novembre 2011. Un geste imité quelques mois
plus tard, en février dernier, par son grand rival RWE. Enfin, selon le FAZ,
le troisième producteur d'énergie nucléaire du pays, le groupe suédois
Vattenfall, se préparerait de son côté à attaquer l'Allemagne devant un
tribunal d'arbitrage de la Banque mondiale et la Cour constitutionnelle.
Ces procédures ne risquent toutefois pas de modifier le calendrier de Berlin. Un porte-parole du ministère de la Justice a indiqué que, d'une manière générale, l'instruction d'une plainte auprès de la Cour de Karlsruhe pouvait prendre jusqu'à deux ans. «Nous n'avons aucun doute sur le fait que l'abandon du nucléaire est absolument conforme à la constitution», a réagi pour sa part le porte-parole du gouvernement, Georg Streiter, lors d'une conférence de presse régulière. «Quand les plaintes auront effectivement été déposées en bonne et due forme, le gouvernement va les examiner», a-t-il ajouté.
Après la catastrophe de Fukushima, la chancelière Angela Merkel a annoncé en mai 2011 le retrait progressif du nucléaire à l'horizon de 2022. Un coup de semonce pour les industriels qui ont immédiatement essuyé de sévères contre-performances financières. En septembre dernier, Siemens a finalement capitulé et abandonné purement et simplement son activité dans le nucléaire. S'inscrivant dans la stratégie du gouvernement fédéral, le groupe, déjà en pointe dans l'éolien, a ainsi préféré se renforcer encore dans le domaine des énergies renouvelables. Une transition moins facile pour E.ON et RWE, qui ont mis en place des plans d'économies et des licenciements. Au total, Siemens a évalué la facture pour l'Allemagne de l'arrêt du nucléaire à 1700 milliards d'euros d'ici à 2030. Avant lui, RWE avait lui aussi chiffré le coût de la sortie de l'atome, à 250 à 300 milliards d'euros. Un écart très important que les experts expliquent notamment par la difficulté d'évaluer le coût du démantèlement, qui varie selon la stratégie adoptée et la durée des opérations.
Ces procédures ne risquent toutefois pas de modifier le calendrier de Berlin. Un porte-parole du ministère de la Justice a indiqué que, d'une manière générale, l'instruction d'une plainte auprès de la Cour de Karlsruhe pouvait prendre jusqu'à deux ans. «Nous n'avons aucun doute sur le fait que l'abandon du nucléaire est absolument conforme à la constitution», a réagi pour sa part le porte-parole du gouvernement, Georg Streiter, lors d'une conférence de presse régulière. «Quand les plaintes auront effectivement été déposées en bonne et due forme, le gouvernement va les examiner», a-t-il ajouté.
Après la catastrophe de Fukushima, la chancelière Angela Merkel a annoncé en mai 2011 le retrait progressif du nucléaire à l'horizon de 2022. Un coup de semonce pour les industriels qui ont immédiatement essuyé de sévères contre-performances financières. En septembre dernier, Siemens a finalement capitulé et abandonné purement et simplement son activité dans le nucléaire. S'inscrivant dans la stratégie du gouvernement fédéral, le groupe, déjà en pointe dans l'éolien, a ainsi préféré se renforcer encore dans le domaine des énergies renouvelables. Une transition moins facile pour E.ON et RWE, qui ont mis en place des plans d'économies et des licenciements. Au total, Siemens a évalué la facture pour l'Allemagne de l'arrêt du nucléaire à 1700 milliards d'euros d'ici à 2030. Avant lui, RWE avait lui aussi chiffré le coût de la sortie de l'atome, à 250 à 300 milliards d'euros. Un écart très important que les experts expliquent notamment par la difficulté d'évaluer le coût du démantèlement, qui varie selon la stratégie adoptée et la durée des opérations.
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