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vendredi 15 juin 2012

La tour Eiffel voudrait s'agrandir en sous-sol.

Le sous-sol de la tour Eiffel, sur un ou deux niveaux au maximum, pourrait accueillir un musée dédié à l'œuvre de Gustave Eiffel.
Le sous-sol de la tour Eiffel, sur un ou deux niveaux au maximum, pourrait accueillir un musée dédié à l'œuvre de Gustave Eiffel.


 Restaurant, vestiaires, corners souvenirs, musée… Le Conseil de Paris doit voter mardi prochain le lancement d'un appel d'offres pour étudier des aménagements souterrains.


Elle a beau dominer la capitale du haut de ses 324 mètres, la tour Eiffel voudrait bien encore grandir. Utopique? Même pas. Il lui suffirait juste, paradoxalement, de descendre de son piédestal.
La semaine prochaine, le Conseil de Paris devrait se prononcer en ce sens en votant le lancement d'un appel d'offres afin d'étudier l'extension possible du monument en sous-sol.
«L'idée, c'est de faire grandir la tour par les pieds», résume Jean-Bernard Bros, président de la Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete) et adjoint au maire de Paris en charge du tourisme. Non pas par coquetterie, mais plutôt par nécessité. «Aujourd'hui, nos espaces d'accueil ne sont pas dignes d'un grand site touristique, déplore-t-il. Il est impératif d'améliorer les conditions de visite.» Ce ne sont pas les 7 millions annuels de curieux, qui piétinent parfois plusieurs heures d'affilée dans le froid, à la merci de la pluie ou du vent, qui diront le contraire.
Certes, les files d'attente ne disparaîtraient pas pour autant. «Mais elles s'organiseraient dans de bonnes conditions, autour d'un parcours intelligent», plaide le président. Concrètement, le sous-sol, sur un ou deux niveaux au maximum, pourrait accueillir un musée dédié à l'œuvre de Gustave Eiffel, une salle de projection, un vestiaire, une consigne à bagages, une caisse centralisée, des boutiques de souvenirs, des points d'information et de restauration, un lieu où distribuer des audioguides. Une terrasse à ciel ouvert ou encore des tables sous un plafond de verre permettraient aussi de profiter de la tour Eiffel sans y grimper forcément.
Cet espace de 1 à 2 hectares supplémentaires sera culturel et centré sur la Grande Dame de fer: «Il n'est pas question de créer ici un nouveau centre commercial ni d'installer une bulle transparente ou une pyramide, comme au Louvre», martèle Jean-Bernard Bros. Et encore moins un parking. «Il serait beaucoup trop petit. Cela n'aurait pas de sens, sachant que l'on reçoit en moyenne plus de 25.000 visiteurs par jour.» De la même manière, l'idée d'aménager un tunnel afin de relier les voies sur berges au monument n'est pas envisagée. Trop compliqué, à cause du RER qu'il faudrait contourner. Même s'il en fut un temps question.

«Un cahier des charges précis»:

Car ce projet d'aménager des espaces en sous-sol ne date pas d'hier. Voilà vingt-cinq ans, on y réfléchissait déjà. À l'époque, le quotidien France-Soir avait même publié des plans très fantaisistes, comportant cinq niveaux… «Ce qui a beaucoup retardé l'avancée du projet, c'est qu'on a buté sur des détails techniques et une multitude d'orientations. Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire qu'il n'y a pas d'autres solutions que de creuser.»
La tour Eiffel se situe en effet au centre d'un site classé, le Champ-de-Mars, et doit respecter la perspective historique entre l'École militaire et le Trocadéro. Ce qui implique du coup l'impossibilité de construire des abris sur le parvis. Ainsi, la délibération présentée au prochain Conseil de Paris prévoit, outre le creusement, d'améliorer les aménagements existants, comme le mobilier urbain, par exemple. Elle n'exclut pas non plus de désencombrer l'espace, via la suppression des kiosques déjà installés. C'est dans ce sens que la maire du VIIe, Rachida Dati, et Yves Pozzo di Borgo, conseiller de Paris (Nouveau Centre), vont déposer un vœu pour que soit retiré l'espace occupé par TDF (anciennement TéléDiffusion de France) du côté du pilier sud de la tour.
Pour l'heure, on n'en est pas encore à donner les premiers coups de pioche. «On va d'abord réaliser des études complémentaires pour savoir s'il n'y a pas de risques d'affaissement de la tour Eiffel, poursuit Jean-Bernard Bros. Ensuite, on se prononcera sur un scénario d'aménagement, qui devra bien sûr être viable économiquement. Nous avons un cahier des charges précis.»
Est-ce la fin d'un vieux serpent de mer? Peut-être. En tout cas, Jean-Bernard Bros veut «mettre un coup d'accélérateur» et assure qu'il y a une «vraie volonté» de la part de Bertrand Delanoë de faire démarrer concrètement le projet avant la fin de la mandature. «Il est nécessaire et primordial pour les cent prochaines années de la tour Eiffel.»

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